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462 Vie de Descartes.

s'en réjouît^. Souhaitait-il pour lui-même quelque chose de semblable ? Le 21 février, dans une lettre à Chanut, résident à Stockholm, il avoue ingénument qu'un emploi de ce genre, qui laisse le loisir de cultiver son esprit, ne serait point pour lui déplaire. Cependant nos diplomates étaient bien occupes du temps de Richelieu et de Mazarin, et leur emploi, comme en témoigne la correspondance de Chanut et de Brasset, les prenait tout entiers. Peut-être aussi pensa-t-on pour Descartes à une charge de conseiller dans une cour de Parlement, celle de Rennes, par exemple, où siégeaient déjà ses deux frères ^ ? Mais il aurait fallu l'acheter ; et ce retour dans sa famille sans doute ne le tentait guère. Rien de tout cela d'ailleurs n'aboutit, si ce n'est l'octroi d'une pension.

Fut-elle payée au moins? Baillet assure que Descartes toucha le montant trois années de suite, c'est-à-dire en 1647, 1648 et 1649. Pour 1647, le fait est plus que douteux, et Baillet ne cite qu'une lettre d'ailleurs perdue, de Descartes à Picot, du i3 novembre 1648 ". Mais en ce temps-là on ne payait guère les pensions ; on ne payait même pas les traitements, et la correspondance diplomatique de Chanut et de Brasset est entremêlée de maintes réclamations à cet égard et de plaintes pour un arriéré de plusieurs années. Baillet d'ailleurs est un peu embarrassé de son affirmation ; et il suppose une seconde pension. La première seule aurait été payée. L'autre, expédiée seulement en mars 1648, aurait déterminé le voyage en France. Mais il reconnaît lui-même l'invraisemblance d'une telle supposition, que rien dans les papiers de Descartes n'autorise : on y aurait retrouvé la date de la seconde pension

a. Tome V, p. 119,1.21-23, et p. i3i,l. 14-19 : lettres du 7 et du 21 févr. 1648.

b. Opinion de Lipstorp. Voir Baillet, loc. cit., t. II, p. 338 (en marge) : « Lipftorp, pag. 85, dit que c'étoit une charge de Confeiller au » Parlement de Rennes, mais fans apparence. »

c. Tome V, p. 68. Cette lettre aurait dû être indiquée, en outre, p. 234, avant la dxxx«, du 7 décembre 1648.

d. Ibid., p. 139-140 : lettre du 4 avril 1648.

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