Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/508

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nait, dans une lettre à Chanut, sur ce beau parchemin, si bien scellé, mais qui coûtait si cher, et lui avait d’ailleurs été parfaitement inutile ^. Comment croire, après cela, qu’il ait jamais touché quelque argent de cette pension ?

Paris lui réservait d’autres surprises encore. Il avait quitté sa retraite d’Egmond les premiers jours de mai 1648. Le 7, il était à La Haye, d’où il écrivit à la princesse Elisabeth^, comme il faisait chaque fois qu’il quittait la Hollande. Le 8, il partit pour Rotterdam, d’où il s’embarqua à destination de France. Mais il n’était pas plus tôt arrivé à Paris, qu’il pensait déjà à repartir ; il ne s’en cacha pas dans ses premières lettres,

» connoiffance de Dieu mefme. Il en peut tirer la demonftration de l’exiftence d’vne Diuinité, comme ie monftreray au premier difcours du liure fuiuant. . . «(Pages 124-126.)

« ...l’ay dit, au premier Liure, que nous pourrions tirer de la connoiffance que nous pouuons auoir certaine & infaillible de l’exiftence de noftre eftre (c’eft à dire que nous fommes actuellement & de fait, & qu’il n’eft pas vray que nous ne fommes pas) : que nous pouuons, dis-le, tirer de cette connoilfance, la connoilTance de l’exitfence de la Diuinité, en raifonnant de cette forte. Ou nous tenons de nous-mefmes l’eftre dont nous iouyifons, ou nous l’auons receu de quelque caufe qui eil hors de nous, & il nous a efté communiqué de dehors. Il eft certain & hors de doute, que nous ne le tenons pas de nous-mefmes, & partant qu’il nous a eflé communiqué. Et ainfi nous fommes alïeurez, de toute-certitude, qu’il y a pour le moins vn eftre Contingent, quand il n’y en auroit que le noftre. Or s’il y a feulement vn eftre Contingent en la nature, & qui ne foit pas de luy-mefme, il faut éuidemment qu’il y en ait vn autre par qui il foit; & lî celuy-Jà n’eft pas Contingent, qu’il foit par confequent Necelfaire, puis qu’éuidemment tout eftre eft ou Contingent ou Necelfaire. . . » (Pages 171-172.) Et le développement continue pendant quelques pages encore.

L’indication de ce passage est due à Fortunat Strowski, Pascal et son temps, 3’= partie, p. 283-284. (Paris, Plon-Nourrit, 1908, in-8, pp. 410 ) — Citons cette phrase curieuse de Silhon, en tête du même ouvrage, dans l'Epistre à Monseigneur l'Emmentissime Cardinal Duc de Richelieu, 1634 : « ...s’ils (les Espagnols) ne les euflent menacez de leur affreuse Inquisition, qui fait mesme peur aux Catholiques des autres Pays ». (Non paginé, p. 11-12.)

a. Tome V, p. 328, 1. 10-24 ’• lettre du 3i mars 1649.

b. Lettre perdue d’ailleurs. Ibid., p. igS, 1. 5, et p. i83, note.