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Descartes en Suède. ^27

envois de ce genre étaient ceux qui plaisaient le plus à Christine'.

En septembre 1647, elle visita son Université d'Upsal, et on lui donna le divertissement d'une séance académique, avec dissertation d'un professeur sur le Souverain Bien, de Vero Bono. L'occasion était belle de faire rentrer en scène notre philosophe. La reine (Chanut eut sans doute la même pensée, mais la lui laissa dire) fut curieuse de savoir quel serait sur cette question l'avis de Descartes ; et le professeur, Freinshemius, ne s'en montra pas formalisé. Chanut écrivit donc en Hollande une première lettre, le 21 septembre ; puis, comme

» merce fidèle auec le dit fieur Franceymius. Sa Maiefté a efté fort con- » tente de cette ouuerture, & a defiré que ie prie voftre Eminence de fa » part, qu'il aggrée cette correfpondance, & commande aux fiens de » donner bons auis & confeils audid Franceimius, qui eft tout ce qu'elle » demande en cette communication. » (Pages 622 et 623.)

a. Chanut.au cardinal Mazarin, 25 janv. 1648 : « ...Monfieur Fran- » ceymius a efté rauy d'auoir la refponfe de M' Naudé, Bibliothequaire » de voftre Eminence. La Reine l'a veue & a pris grand plaifir à confi- » derer le Catalogue des liures imprimez en France depuis cinq années. » Elle fe promet vn agréable diuertilTement de quelques heures à choifir » ceux qu'elle voudra faire apporter. » {Bibl. Nat., MS. fr. 17964, p. 46 V. et p. 47.)

A Mazarin encore, 3 avril 1649 : « La Reine de Suéde me dift, en la » dernière audience, qu'elle auroit vne grâce à demander à voftre Emi- • nence dans quelque temps. Sa curiofité dans les lettres augmente tous » les iours. Elle faid delTein d'enuoyer deux ieunes hommes en Italie n pour voir les fameufes Biblioteques & tirer autant de copies qu'ils pour- >• roni des Manufcrits rares. Elle fe promet que voftre Eminence leur » fera procurer dans Rome toute la faueur neceffaire pour auoir l'entrée » des grandes Biblioteques, & autant de liberté qu'on en peut obtenir de » tirer des copies. le l'alTeuray que voftre Eminence feroit rauie d'auoir » occafion de luy témoigner fon refpeft & fon affedion, & que par fon » moyen fes gens auroient à Rome tout ce qu'on peut accorder en ces » matières & plus mefme qu'on n'a de couftume de permettre. . . » (Bibl. Nat., MS. fr. 17965, p. 225.)

b. Tome V, p. 79-80, et p. 80-81. Chanut écrivait au comte de Bfienne, le 3i août 1647 : « Sa Maiefté part auiourd'huy mefme pour » Upfale. Elle a tefmoigné qu'elle auroit agréable que ie la fuiuifife. » Il obéit volontiers, à caufe, dit-il, de « l'entretien qu'elle me permettra » plus fréquent à la campagne ». {Bibl Nat., MS. fr. 17963, p. 545.) Et

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