Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/572

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^^o Vie de Descartes.

à Descartes, d'autant plus qu'on venait enfin de recevoir, et pour les Méditations et pour les Principes, la traduction française. Bien que Christine sût le latin, comme tout le reste,

petites journées : « ... La Reine de Suéde donne tout le temps du chemin » à la ledure dans fon carolTe. . . » (Page 73 1).

A Monfieur le Cardinal. A Ouerstatfors, le 12 octobre 1648 : « ...Il y » a longtemps que j'ay efcrit à voltre Eminence, qu'il me fembloit que la » Reine de Suéde prenoit en la conduite de fon intérieur le chemin d'vne » haute vertu. Depuis ces trois femaines dernières que j'ay l'honneur » d'eftre auprès d'elle plus de hui£l heures par jour, je voy plus de force » & de lumière dans fon efprit que je n'en fçaurois comprendre. Elle » mefle îi bien l'ellude de la fageffe & de l'innocence de la vie, auec la » prudence & la dignité du commandement, qu'on ne la peut voir fans » admiration. Tout ce voyage s'eft paffé en la lefture | de l'Epidete, du » Tacite, & du Virgile, dont elle explique les penfées en noftre langue » auec vne incroyable facilité. Si Dieu m'a fai£t la grâce de me donner » quelques inclinations aux chofes bonnes, il eft impoffible qu'elles » n'augmentent auprès d'vn fi grand exemple... » (Pages 735 v. et 736.)

A M. le Prince Charles Palatin. A Stockholm, le 17 octobre 1648 : « La » Reine a efté quatre femaines | en fon voyage où j'ay eu l'honneur de la » fuiure... » aux mines de Cupreberg, où elle aurait voulu descendre. (Page 741 )A Salzberg étaient les mines d'argent; à Cupreberg, les mines de cuivre. « Elle a toufiours eu vne fanté parfaitte, excepté qu'au retour, à » Saalzberg, elle fe trouua la nuid preffée d'vne doulleur de cofté qu'elle » guérit le lendemain auec vne faignée. Pendant le chemin fa Majefté s'eft » continuellement diuertie a la lecture, mais li gayement que la feuerité » ftoicienne n'a point rendu fes entretiens melancholiques. . . » (Page

74' V.)

A Monfieur le comte Magnus, le 17 octobre 1648 : « ...La Reine arriua » hier en plaine fanté d'vn voyage de vingt | neuf jours où j'ay eu l'hon- >> neur de la fuiure, & luy feruir de lefteur, en carrofle & à cheual, pen- » dant tout le chemin. Ne croyez pas pour cela, Monfieur, que l'entretien » de fa Majefté ait efté melancholique : jamais elle ne paffa vn fi long » chemin fi infenfiblement ; elle a toufiours efté fort gaye. La conuerfa- » tion a fait des commentaires à la le£ture, & pour vous dire en vn mot, » il eft incroyable comme fa Majefté mefle agréablement l'eftude d'vne » eminente & feuere vertu auec la douceur & l'agreement d'vn entretien » enjoué. . . » (Page 744).

Déjà Chanut écrivait à M. de Servien, 3o may 1648 : « ...Je prens » foing qu'on fçache bien icy, qu'après les affaires dont je fuis chargé de » parler à la Reine, le refte de l'entretien qu'il luy plaift auoir, n'eft que » du Tacite & des méditations de Seneque. . . » (Page 409.)

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