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Chapitre IV.

tous été préoccupez depuis nôtre enfance, lors que nous avons crû qu'il n'y avoit point d'autres corps autour de nous, que ceux qui pouvoient y étre ſentis : Et ainſi que ſi l’Air en étoit un, pour ce que nous le ſentions quelque peu, il ne devoit pas au moins étre ſi materiel ni ſi ſolide, que ceux que nous ſentions davantage. Touchant quoy je deſire, permierement que vous remarquiez, que tous les corps tant durs que liquides ſont faits d'une même matiere, & qu'il eſt impoſſible de concevoir, que les parties de cette matiere compoſent jamais un corps plus ſolide, ni qui occupe moins d'eſpace qu'elles font, lors que chacune