Page:Descartes - Le Monde, éd. 1664.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
39
Chapitre III.

corps ſe remuent en l’air, parce que nous ſommes accoûtumez de ne concevoir l’air que comme un eſpace vuide : Mais voyez nager des poiſſons dans le baſſin d'une fontaine, s'ils ne s'approchent point trop de la ſurface de l’eau, ils ne la feront nullement branler, encore qu'ils paſſent deſſous avec une tres grande vîteſſe. D'où il paroît manifeſtement que l'eau qu'ils pouſſent deuant eux, ne pouſſe pas indifferamment toute l’autre ; mais ſeulement celle qui peut mieux ſervir à parfaire le cercle de leur mouvement, & rentrer en la place qu'ils laiſſent. Et cette experience ſuffit pour montrer combien ces mouvemens circu-