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circulatoires, et accompagné de courbature, de malaise et d’asthénie musculaire.

Le caractère prédominant de la fièvre est, on le voit, l’augmentation de la chaleur animale. Les observateurs modernes n’ont fait que confirmer une doctrine aussi vieille que la médecine, en montrant avec le thermomètre que la chaleur du corps est réellement accrue dans l’état fébrile, que celui-ci soit sous la dépendance d’une phlegmasie, ou qu’il constitue à lui seul toute la maladie.

Il est une autre définition qui donne à la fièvre un champ plus vaste, que quelques auteurs admettent de nos jours, et qui prouve bien l’importance très grande du symptôme chaleur. D’après cette nouvelle interprétation, toute élévation de la chaleur du corps, au-delà des limites normales, serait appelée fièvre, que cet accroissement de température soit accompagné d’autres phénomènes pathologiques ou non.

Cette définition de l’état fébrile paraît trop étendue, et l’on pourrait lui opposer l’argument qui va suivre : Tout individu peut, par un mouvement forcé, donner à son corps une chaleur beaucoup plus considérable qu’à l’état normal, cet état peut-il être décrit comme étant la fièvre ? Les partisans de cette définition répondront : Oui, cet état peut être appelé fièvre, de même que celui qui, par exemple, accompagne une pneumonie, et voici pourquoi : Un homme qui exécute des mouvements, qui échauffe son corps de façon à lui faire atteindre une chaleur fébrile, peut, par ce fait ; ne pas être bien portant, il a de la fièvre, mais cette fièvre est de très courte durée. En effet, l’accroissement