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augmentent les produits d’oxydation. Une fièvre de ce genre trouve son explication dans une altération fonctionnelle du centre régulateur, sous l’influence de l’irritation de nerfs sensibles. On observe quelquefois chez l’homme une élévation considérable de la température du corps, immédiatement après une attaque d’apoplexie, à la suite des causes les plus variées, qui ou bien modifient les fonctions d’une grande partie du cerveau ou même les suspendent complètement : c’est ce que l’on voit à la suite d’une hémorragie dans la substance cérébrale, à la suite de l’obstruction d’une des artères cérébrales, etc. Ces faits permettent de supposer dans le cerveau un centre qui exerce une influence sur le refroidissement du corps ; quand il a été enlevé ou irrité, le refroidissement du corps diminue, ce qui a pour résultat une élévation de température de ce dernier.

Théorie de la fièvre due à Cl. Bernard. — Cl. Bernard, professeur de médecine au Collège de France, a remarqué, en faisant des expériences sur le grand sympathique, que les symptômes de l’état fébrile étaient tout à fait analogues à ceux qu’il produisait en pratiquant la section du cordon cervical du sympathique. Les symptômes résultant de cette section nerveuse, et observés dans la moitié de la tête à laquelle se distribue le filet cervical divisé, sont les suivants :

En premier lieu, on doit citer une augmentation de chaleur, facilement appréciable en touchant les deux oreilles ; en même temps que la température s’élève, on observe une augmentation de la pression, très sensible au manomètre.