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lésions locales peu étendues, peu graves ; elle ne réclame aucun traitement ; elle disparaît toute seule au bout de quelques heures ou de quelques jours, s’il n’y a pas d’aggravation dans les lésions qui la tiennent sous leur dépendance.

2o La fièvre inflammatoire n’est autre chose que la fièvre éréthique ayant acquis plus d’intensité, soit parce que la lésion locale est plus grave, soit parce que les sujets sont pléthoriques, d’une forte constitution. Lorsqu’elle n’est pas très intense, cette variété fébrile ne réclame également aucun soin ; dans le cas contraire, il y a indication de faire disparaître l’excès de température, dont l’action est si fâcheuse pour le foyer local. Pour arriver à ce résultat, le traitement consiste à pratiquer des émissions sanguines plus ou moins répétées, et à administrer à l’intérieur des antiphlogistiques, des diurétiques, des calmants.

Les émissions sanguines ont un effet mécanique manifeste, mais il ne faut pas oublier que le sang enlevé par une saignée, est rapidement renouvelé, et qu’il devient même plus riche en matières protéiques. La saignée n’est donc utile que quand on fait en même temps usage de boissons abondantes ; plus l’animal boira, plus il sera soulagé. C’est à tort que l’on prescrit souvent des boissons un peu chaudes, que l’animal ne prend qu’avec répugnance ; à moins d’indication contraire, comme, par exemple, lorsqu’il y a sensibilité très grande du tube gastro-intestinal ; on doit toujours donner la préférence aux boissons froides.

L’eau froide en boisson est un excellent moyen pour modérer la chaleur exagérée ; ce liquide dont l’animal prend