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instinctivement une grande quantité, à cause de la soif qui le dévore, de la sécheresse de la bouche et du pharynx, non-seulement rafraîchit, mais encore il aide la dissolution et la résorption des produits sécrétés lors du travail inflammatoire ; il liquéfie le sang et aide la crise par l’urine et la sueur. Pour augmenter son action diluante, on y ajoute souvent des diurétiques, du bicarbonate de soude, du sel de nitre. Les tempérants sont également utiles, ils dissolvent les éléments organiques du sang et rendent peu à peu ce liquide moins plastique, moins excitant, moins nutritif.

Lorsque la circulation et la respiration sont très accélérées, on administre le sel de nitre ou l’émétique à haute dose, ces médicaments agissent alors comme contre-stimulants, comme sédatifs du cœur. Il faut être sobre dans leur emploi, et s’abstenir de donner de l’émétique, lorsqu’il y a quelques indices d’inflammation gastro-intestinale ; l’émétique, dans ce cas, pourrait devenir nuisible. La digitale produit parfois de bons effets, elle doit être donnée à petites doses fréquemment répétées ; 4 grammes suffisent pour le cheval dans l’espace de 24 heures.

La diète généralement conseillée est évidemment utile, et l’animal s’y soumet facilement, puisqu’il n’a point d’appétit, cependant il ne faut pas la faire durer trop longtemps, afin de ne pas trop affaiblir l’animal que la fièvre ronge dans peu de temps.

3o La fièvre adynamique s’observe chez les sujets faibles, mal nourris, épuisés par de longues maladies, par de longues souffrances : elle peut encore se manifester par suite de l’introduction dans l’économie de miasmes, de virus, de

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