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Alors un trouble ardent, qu’il ne s’explique pas,
S’empare du jeune homme. Il égare ses pas,
Cherche les bois déserts et les lointains rivages,
Et, de ses compagnons fuyant les rangs sauvages,
Aux traces de la vierge il s’attache, et rêveur,
Adore d’un salut la douteuse faveur.
Des aveux qu’il médite il s’enivre lui-même ;
Aux nuages, aux vents, il dit cent fois qu’il aime ;
Sa main aux prés fleuris demande, chaque jour,
Ce qu’ils ont de plus beau, pour parer son amour ;
Son cœur s’ouvre au désir, et ses rêves complices
Du ciel anticipé connaissent les délices.
Hélas ! dans sa fraîcheur, que n’est-elle toujours,
Cette jeune saison des premières amours !!

Comme les grands tubes brunissent !
Qu’un rameau, dans la masse admis,
Plonge… Quand ses bords se vernissent,
On peut fondre. Courage, amis !
Tentons cette épreuve infaillible,
Par qui doit être révélé