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CHAPITRE XIII.
De l’influence de notre Faculté de vouloir sur celle de nous mouvoir, et sur chacune de celles qui composent la Faculté de penser.


Vous avez vu, chapitre V, combien elle est importante pour nous cette faculté de former des desirs, puisqu’elle est la cause de tous nos plaisirs, et de toutes nos peines, suivant que ces desirs sont ou ne sont pas accomplis. Elle n’est pas moins remarquable par cette heureuse circonstance, que nos desirs exercent souvent un grand pouvoir sur nos actions et sur nos pensées. Il est donc intéressant d’examiner la nature et les limites de ce pouvoir, et jusqu’à quel point il s’étend sur nos différentes facultés. Les réflexions contenues dans le chapitre précédent nous permettant de ne regarder dorénavant l’action de penser que comme une circonstance qui accompagne souvent celle de nous mouvoir, nous allons d’abord parler du pouvoir de notre volonté sur celle-ci, et ensuite nous dirons en peu de mots quelle