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qu’une idée est une des idées composantes d’une autre, en fait partie.

C’est à tort que l’on a appelé l’attribut le grand terme de la proposition.

À la vérité, il est toujours une idée plus générale que le sujet, et par conséquent susceptible d’une extension plus grande ; mais dans l’énoncé d’un jugement, l’attribut n’étant jamais dit que des objets auxquels s’applique le sujet, son extension est déterminée par celle du sujet et réduite de manière à n’être jamais plus grande qu’elle.

D’autre part, précisément parce que l’attribut est une idée plus générale, sa compréhension est moins grande.

Ainsi, il est toujours égal au sujet en extension, et il lui est toujours inférieur en compréhension[1].

CHAPITRE V.
De la Volonté et des Sensations de desirs.

La volonté est une quatrième espèce de sensibilité ; c’est la faculté de sentir des desirs.

Nos desirs sont des conséquences de nos autres perceptions et des jugemens que nous en portons ; mais ils ont cela de particulier, que nous sommes

  1. On aurait pu insister davantage sur ce principe fondamental qui réduit la faculté de juger, que nous définissons la faculté de sentir des rapports, à n’être jamais que la faculté de sentir un seul rapport toujours le même ; mais cette vérité sera bien mieux comprise quand on aura vu comment se forment nos idées composées, et elle viendra encore plus à propos dans la Grammaire, et dans la Logique, dont elle constitue à elle seule toute la théorie.