Page:Deubel - Chant pour l’amante, 1937.djvu/9

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Souviens-toi ! le grand lit s’ouvrait dans l’ombre large
[mot barré] Ainsi qu’un livre austère et souvent médité
Où ton corps fastueux semblait inscrire, en marge,
Le poème du sang et de la volupté.

Sous les pans des rideaux passaient les mauvais anges
Qu’attirait le péché de tes boucles nocturnes
Et ton parfum, semblable à ceux des fleurs étranges
Macérées dans le lait fluide de la lune.
[sic]
Souviens-toi ! l’univers nous entr’ouvrait l’histoire
Où nous allions rejoindre en leurs cercles ignés
Pour [mot barré] défier l’enfer et revêtir leur gloire,
Tous ceux que la luxure autrefois a damnés.

Et des pans d’azur noir croulaient sur nos chemins,
Et de la profondeur de l’ombre pathétique
Les Triomphes montaient, des palmes à la main,
Et les jours effarés fuyaient sous leurs portiques.


Léon Debel