Page:Dickens - David Copperfield, Hachette, 1894, tome 1.djvu/331

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Quel nom avais-je donc écrit dans la carriole, monsieur ? dit M. Barkis avec un petit sourire de rhumatisant.

— Ah ! monsieur Barkis, nous avons eu de bien graves conversations sur ce sujet, qu’en dites-vous ?

— Il y avait longtemps que je voulais bien, n’est-ce pas, monsieur ? dit M. Barkis.

— Très-longtemps, répondis-je.

— Et je ne le regrette pas, dit M. Barkis. Vous rappelez-vous cette fois que vous m’avez dit qu’elle faisait les tartes aux pommes et toute la cuisine chez vous ?

— Oui, très-bien, répondis-je.

— C’était vrai, dit M. Barkis, comme deux et deux font quatre, aussi exact, dit M. Barkis, en agitant son bonnet de nuit (ce qui était la seule manière en son pouvoir de donner du poids à ses paroles), aussi exact que le percepteur à faire payer l’impôt, et il n’y a rien de plus exact. »

M. Barkis tourna les yeux vers moi comme s’il attendait mon adhésion à ce résultat des réflexions qu’il avait élaborées dans son lit ; je donnai donc mon assentiment.

« Il n’y a rien de plus exact, répéta M. Barkis, un pauvre homme comme moi s’en aperçoit bien quand il est malade, car je suis très-pauvre, monsieur.

— Je suis bien fâché de cela, monsieur Barkis.

— Très, très-pauvre, dit M. Barkis. »

Ici il sortit à grand’peine sa main droite de son lit, et parvint, après quelques efforts inutiles, à saisir un bâton qui était accroché au chevet de son lit. Après avoir donné quelques coups de cet instrument, son, visage commençait à se décomposer, quand il frappa enfin une caisse dont je voyais l’un des bouts depuis longtemps ; alors il se remit un peu.

— Des vieux habits, dit M. Barkis.

— Oh ! dis-je.

— Je voudrais bien que ce fût de l’argent, monsieur, dit M. Barkis.

— Je le voudrais aussi pour vous.

—Mais ce n’en est pas, » dit M. Barkis en ouvrant les yeux tout grands.

Je déclarai que j’en étais bien convaincu, et M. Barkis tourna un regard plus doux vers sa femme en me disant :

« C’est bien la meilleure et la plus utile des femmes, que C. P. Barkis ! C. P. Barkis mérite et au delà tous les éloges qu’on peut faire d’elle. Ma chère, vous allez préparer un dîner