Page:Dickens - David Copperfield, Hachette, 1894, tome 2.djvu/416

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chambre au-dessous du toit… une jolie petite chambre. quand une fois on y est arrivé. Sophie y a collé elle-même du papier pour me faire une surprise ; et c’est notre chambre à présent. C’est un charmant petit trou. On a de là une si belle vue !

— Et enfin, vous voilà marié, mon cher Traddles. Que je suis content !

— Merci, mon cher, Copperfield, dit Traddles, en me donnant encore une poignée de main. Oui, je suis aussi heureux qu’on peut l’être. Voyez-vous votre vieille connaissance ! me dit-il on me montrant d’un air de triomphe le vase à fleurs, et voilà le guéridon à dessus de marbre. Tout notre mobilier est simple et commode. Quant à l’argenterie, mon Dieu ! nous n’avons pas même une petite cuiller !

— Eh bien ! vous en gagnerez, dis-je gaiement.

— C’est cela, répondit Traddles, on les gagnera. Nous avons comme de raison des espèces de petites cuillers pour remuer notre thé ; mais c’est du métal anglais.

— L’argenterie s’en sera que plus brillante le jour où vous en aurez, lui dis-je.

— C’est justement ce que nous disons, s’écria Traddles. Voyez-vous, mon cher Copperfield, et il reprit de nouveau son ton confidentiel, quand j’ai eu plaidé dans le procès de Dos dem Gipes contre Wigzell, où j’ai bien réussi, je suis allé en Devonshire, pour avoir une conversation sérieuse avec le révérend Horace. J’ai appuyé sur ce fait que Sophie qui est, je vous assure, Copperfield, la meilleure fille du monde…

— J’en suis certain, dis-je.

— Ah ! vous avez bien raison, reprit Traddles. Mais je m’éloigne, ce me semble, de mon sujet. Je crois que je vous parlais du révérend Horace ?

— Vous me disiez que vous aviez appuyé sur le fait…

— Ah ! oui… sur le fait que nous étions fiancés depuis longtemps, Sophie et moi, et que Sophie, avec la permission de ses parents ne demandait pas mieux que de m’épouser… continua Traddles avec son franc et honnête sourire d’autrefois… sur le pied actuel, c’est-à-dire avec le métal anglais. J’ai donc proposé au révérend Horace de consentir à notre union. C’est un excellent pasteur, Copperfield, on devrait en faire un évêque, ou au moins lui donner de quoi vivre à son aise ; je lui demandai de consentir à nous unir si je pouvais seulement me voir à la tête de deux cent cinquante livres sterling dans