Page:Dickens - Les Papiers posthumes du Pickwick Club, Hachette, 1893, tome 1.djvu/39

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arrangèrent leurs boîtes, et tous quittèrent le terrain avec beaucoup plus de gaieté qu’ils n’en laissaient voir en y arrivant.

« Resterez-vous longtemps ici ? demanda le docteur Slammer à M. Winkle, tandis qu’ils marchaient amicalement côte à côte.

— Je crois que nous partirons après-demain.

— Je serais très-heureux, après ce ridicule quiproquo, si vous vouliez bien me faire l’honneur de venir ce soir chez moi, avec votre ami. Êtes-vous engagé ?

— Nous avons plusieurs amis à l’hôtel du Taureau, et je ne voudrais point les quitter aujourd’hui. Mais nous serions enchantés si vous consentiez à amener ces messieurs pour passer la soirée avec nous.

— Avec grand plaisir. Ne sera-t-il point trop tard, à dix heures, pour vous faire une petite visite d’une demi-heure ?

— Non certainement. Je serai fort heureux de vous présenter à mes amis, M. Pickwick et M. Tupman.

— J’en serai charmé, répliqua le petit docteur, ne soupçonnant guère qu’il connaissait déjà M. Tupman.

— Vous viendrez sans faute ? demanda M. Snodgrass.

— Oh ! assurément.  »

En parlant ainsi, ils étaient arrivés sur la grande route. Les adieux se firent avec cordialité, et tandis que le docteur et ses amis se rendirent à leur caserne, M. Winkle et M. Snodgrass rentrèrent joyeusement à l’hôtel.





CHAPITRE III.

Une nouvelle connaissance. Histoire d’un clown. Une interruption désagréable et une rencontre fâcheuse.

M. Pickwick avait ressenti quelque inquiétude en voyant se prolonger l’absence de ses deux amis, et en se rappelant leur conduite mystérieuse pendant toute la matinée. Ce fut donc avec un véritable plaisir qu’il se leva pour les recevoir, et avec un intérêt peu ordinaire qu’il leur demanda ce qui avait pu les retenir si longtemps. En réponse à cette question, M. Snodgrass allait faire l’historique des circonstances que nous ve-