Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
81
ACH

ACH.

ACH, dans la terminaison des noms Géographiques Allemands, vient du mot Aquæ, & signifie que les lieux dont le nom a cette syllabe finale, sont au bord de l’eau, comme Ach, ou Achen, Aquisgranum. Rufach, Aquæ rubeæ. Biberach, Crentzenach, Rotach, & quantité d’autres.

ACHA, ou ACHZA. Rivière d’Allemagne. Acha, Achzo. Elle a sa source dans le Comté de Tirol, d’où elle passe en Bavière, traverse le lac de Chiemsée, & se jette dans l’In, un peu au-dessus de l’embouchure de la rivière de Saltz. Après la sortie du Lac, elle se nomme Altza.

Acha. Petite rivière du Duché de Bavière. Acha. Elle coule à l’orient du Lech, & se décharge dans le Danube, presque vis-à-vis de Neubourg.

Il y a une troisième Acha à l’orient de la seconde, & qui se mêle au Danube au-dessus d’Ingolstad.

ACHACHICA. Petite ville de l’Amérique septentrionale. Achachica. Elle est dans la province de Mexique, vers les confins de Tlascola & de Panuco. Les mines d’Achachica sont des mines d’argent, qui rendent cette ville considérable.

ACHAD. Une des villes que Nemrod bâtit. Achad. On n’en sait point la situation, & c’est sans fondement que quelques Géographes la placent au confluent de l’Euphrate & du Tigre. Gen. X. 10.

ACHAÏE. s. f. Achaia, Hellas. Ancienne province de Grèce, entre l’Epire, la Thessalie, la mer Ægée, & le Péloponèse. On l’appelle aujourd’hui Livadie. On prétend que son nom lui vient d’ἀπὸ τοὺς ἄχους qui signifie douleur, parce qu’elle étoit sujète, dit-on, à de grandes inondations. Si cela est, ne seroit-il pas plus naturel de tirer son nom de אחו, achou, qui signifie un lieu humide, marécageux, plein de roseaux ? Cadmus & ses Phéniciens lui avoient donné ce nom. Mais d’autres prétendent que ce pays a été ainsi nommé d’Achéus, fils de Xurhus, fils d’Hellen, & petit-fils de Deucalion, qui chassé de Thessalie s’empara du Péloponèse, et eut de Creüse fille d’Erectée, Roi d’Athènes, Achéus & Ion, dont l’un fut chef des Achéens, & l’autre des Ioniens. On a encore appelé Achaïe proprement dite, une province du Péloponèse, qu’on nomme aujourd’hui Duché de Clarence. On donne aussi quelquefois ce nom à tout le Péloponèse.

ACHAÏENS, ou ACHÉENS, ACHÉES. Ainsi qu’écrit M. Corneille. Achæi. Peuples de l’Achaïe, & généralement les Grecs, qui sont souvent ainsi nommés dans les Poëtes. M. Tourreil écrit & dit Achaïens dans sa Table, & Achéens dans sa Préface sur sa traduction des Oraisons de Démosthène. Les habitans du Péloponèse, jusqu’aux Héraclides, se divisoient proprement en Achéens & en Ioniens. Les premiers possédoient les terres que les Héraclides assignerent aux Doriens, & aux autres peuples qui les avoient accompagnés. » Ceux des Achéens qui descendoient d’Æolus, & que l’on chassa de Lacédémone, se retirèrent d’abord en Thrace sous le commandement de Penthile, & après la mort allèrent s’établir dans le canton de l’Asie mineure, qu’ils appelèrent Æolide. Quant aux Achéens de Mycènes, comme ils se voyoient contraints par les Héraclides d’abandonner leur pays, ils s’emparèrent de celui des Ioniens. Tourr. Polybe a écrit assez amplement de la République des Achéens, dans le prélude de son Histoire. Un Hollandois, nommé Martin Schockius, a fait un Traité Latin de la République des Achéens & des Veïens, dans lequel, parce que le gouvernement des 'Achéens a toujours été un des plus estimés de la Grèce, il affecte de lui comparer celui des Provinces-Unies.

ACHAÏQUE. adj. m. & f. Achaicus, a. Qui appartient, qui a rapport à l’Achaïe. L. Mummius, qui détruisit Corinthe, l’an de Rome 607, fut surnommé l’Achaïque, parce qu’il soumit l’Achaïe.

ACHAÏSONNER. v. a. Vieux mot qui signifioit, prendre occasion d’exiger injustement de quelqu’un la chose qui lui appartient, le vexer, l’inquiéter. Rag. Vexare, iniquam exigendi occasionem captare.

ACHALANDER. v. a. Attirer les chalands, accréditer, mettre une boutique, ou une maison, en réputation d’avoir de bonne marchandise, & à bon prix. Emptores allicere. Toute la fortune d’un marchand consiste à bien achalander sa boutique. Ce terme ne peut trouver place que dans la conversation.

Achalander, est quelquefois réciproque. Cette boutique s’est bien achalandée. Cet homme commence à s’achalander. On le dit aussi en badinant, d’une personne qui a beaucoup d’intrigues : cette fille est fort achalandée.

ACHALANDÉ, ÉE. part. Qui a des chalands. On le dit également du marchand, & de la boutique. Un marchand achalandé, celui qui fait un grand débit. Une boutique achalandée, celle où il vient quantité de marchands pour acheter des marchandises.

☞ ACHAMECH ou ACAMECH. selon quelques Chimistes, signifie l’écume, ou la litharge d’argent.

ACHANACA. Plante des Indes, dont la feuille ressemble au chou ; mais elle est plus mince, & les côtes en sont plus tendres. Son fruit est gros comme un œuf, & de couleur jaune ; on le nomme Alfard : il croit au royaume de Mély ; on emploie sa décoction dans les maladies vénériennes. Voyez Thevet.

ACHANAMASI. s. m. Terme de Relation. Nom de la quatrième prière que les Turcs font tous les jours, & qui se fait quand le soleil est couché. Quarta Turcarum precatio. Mahomet a ordonné cinq prières en vingt-quatre heures : l’Achanamasi est la quatrième, ou la prière du soir. A. D. S. M.

☞ ACHANE. s. f. Ancienne mesure de blé dont on se servoit en Perse, qui contenoit quarante-cinq médimnes Attiques.

ACHAOVAN, ou ACHAOVA. s. m. Quelques personnes donnent ce nom à une plante semblable à la camomille, qu’ils appellent Achave, Achove, Achoavan, & quelquefois Alacuan. Cette plante est fort abondante en Egypte, sur-tout au Caire, dans un lieu appelé Sbéchie. Dict. de James.

☞ ACHARNAR. Voyez Acherner.

☞ ACHARNEMENT. s. m. Dans le sens propre, action d’un animal qui s’attache opiniâtrement à sa proie. Pertinax prædæ inhæsio. L’acharnement d’un loup.

On le dit aussi de la fureur opiniâtre avec laquelle les hommes & les animaux se battent les uns contre les autres. Ces deux hommes, ces deux dogues se sont battus avec acharnement.

☞ Dans le sens figuré, forte passion, attachement opiniâtre à quelque chose. Libido, propensio. On le dit en mauvaise part. Il a un furieux acharnement pour le jeu, pour la débauche.

☞ On le dit encore de l’animosité opiniâtre avec laquelle on persécute quelqu’un. Infectatio vehemens, acerba. L’acharnement de deux plaideurs, qui cherchent à s’écraser. Ces deux auteurs se déchirent avec acharnement.

Tous les dévots de cœur font aisés à connoître.
Jamais contre un pécheur ils n’ont d’acharnement ;
Ils attachent leur haine au péché seulement. Mol.

Arracher ce levain des fureurs parricides,
Qu’enfantent les esprits de nouveautés avides,
Dont les coups inhumains sont d’autant plus mortels,
Que leur acharnement croit servir les autels.

La Bastide.

ACHARNER. v. a. Terme de Vénerie. Donner aux bêtes le goût, l’appétit de la chair. Carnis famem, ou appetitum, excitare, irritare, ciere. On acharne les chiens, les oiseaux de proie à la curée. On dit aussi en Fauconnerie, acharner l’oiseau sur le tiroir, soit au poing avec le tiroir, qui est une aile de chapon ou de coq-d’inde ; soit en attachant le tiroir au leurre. Accipitres oblatâ escâ pascere Il y a des oiseaux farouches qui ne s’achar-

Tome I