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ANE — ANG

Taste se l’anete pont.

☞ ANÉTIQUE. adj. En médecine est la même chose que calmant. On donne cette épithète aux remèdes qui produisent cet effet. Anæticus.

ANÉVRISMAL, ALE. adj. qui appartient à l’anévrisme, qui tient de l’anévrisme. Anevrismalis, e. Dans les Mémoires de l’Académie des Sciences 1724, pag. 414 &c. Il y a une observation anatomique sur une tumeur anévrismale & polypeuse de l’artère aorte, par M. Marcot. C’étoit une tumeur ou dilatation extraordinaire de l’aorte, depuis sa sortie du cœur jusqu’à trois pouces au-dessous de l’aorte sous-clavière gauche, où l’on découvroit une tumeur très-considérable de la grosseur du poing, cachée pour la plus grande partie par le cœur, & placée postérieurement dans le tronc de l’aorte, à sept ou huit pouces du cœur, au-dessous de l’arc qu’on appelle la crosse. On trouva dedans un polybe, c’est-à-dire, une masse de chair de couleur rouge tirant sur le blanc, dontla dureté égaloit celle des tendons. Cette tumeur étoit donc, & anévrismale, & polypeuse. La poche anévrismale se trouvoit placée précisément à l’endroit d’une des artères intercostales ; ce qui fait croire que cette artère ayant été bouchée par quelque cause que ce puisse être, le sang y abondant toujours sans en pouvoir sortir, elle avoit dû se dilater ; voilà l’anévrisme. Le sang s’y ramassant, sans en pouvoir sortir, dut s’y coaguler, & servir ensuite de noyau à la masse charnue qui remplissoit la cavité de cette poche anévrismale. Voilà le polype. On trouva un grand sac anévrismal dans la sous-clavière droite. Acad. 1700. Hist. p. 38.

ANÉVRISME. s. m. Terme de Médecine. C’est une tumeur contre nature, formée par la dilatation, ou par l’ouverture d’une artère. Tumor ex sanguine aut arteriarum remissione excrescens. Anevrisma. Galien dit que quand l’artère est ouverte par anastomose, il se fait une maladie dite anévrisme. Elle se fait aussi lorsqu’en saignant on ouvre une artère au lieu d’une veine. Voyez Degori, dans son Dictionnaire Médical. Jul. Cæsar Claudinus, Cons. 67. Guill. Fabricius Hildanus, obs. 44. Cent 3.

Il y a un anévrisme par dilatation, & un anévrisme par épanchement. Lorsque quelque portion d’une artère a perdu son ressort, elle est moins capable de résister à l’impulsion du sang ; cet endroit du canal continuellement poussé par le sang, devient continuellement plus large, & successivement on voit s’y former & augmenter peu à peu une tumeur à laquelle on a donné le nom d’anévrisme par dilatation. Cet endroit dilaté est, pour ainsi dire, un lac à travers lequel passe le fluide qui le forme. Lorsque par quelque chose que ce soit ce canal de l’artère est ouvert ou percé, le sang s’extravase, & forme aux environs de l’ouverture une tumeur que l’on appelle Anévrisme par épanchement. Dans la première espèce le sang conserve sa fluidité & coule : dans la seconde, il se coagule, & ne rentre plus dans la voie de la circulation. L’anévrisme par dilatation est mou, parce que le sang qu’il contient est fluide. L’anévrisme par épanchement est dur, parce que le sang qu’il contient est coagulé. C’est par cette même raison, que l’anévrisme par dilatation disparoît lorsqu’on le comprime avec les doigts, & qu’au contraire on peut presser l’anévrisme par épanchement, sans que la compression le fasse disparoître. Lorsque l’on touche l’une & l’autre espèce d’anévrisme, on sent presque toujours une pulsation, qui répond exactement au mouvement de l’artère ; mais cette pulsation est moins sensible à l’anévrisme fait par épanchement qu’à celui qui est fait par dilatation. On sent au toucher un fourmillement dans l’anévrisme par dilatation, & il est rare qu’on apperçoive ce fourmillement dans l’anévrisme par épanchement. Lorsqu’on approche l’oreille de l’anévrisme par dilatation, on entend un bruit semblable à celui de l’eau qui passe dans les tuyaux des fontaines : ce bruit ne s’apperçoit que rarement & foiblement à l’anévrisme par épanchement. L’anévrisme par dilatation fait toujours une tumeur égale & circonscrite, au lieu que l’anévrisme par épanchement est irrégulier, & presque toujours confondu avec & dans le corps graisseux. L’anévrisme par dilatation ne change point la couleur de la peau ; au lieu que dans l’anévrisme par épanchement la peau est presque toujours brune & plombée, comme s’il y avoit meurtrissure. Petit. Acad. des Sciences, 1736, Memoires, pag. 244 & suiv. Telles sont les différences relatives qui caractérisent ces deux maladies, & par lesquelles on peut les distinguer.

Les vrais anévrismes ne se guérissent ni par des médicamens résolutifs, ni par des suppuratifs. Mém. de l’Acad. des Scien. 1707, page 19. Un anévrisme vrai est une dilatation extraordinaire d’artère. Litre, Mémoires de l’Académie des Sciences 1712. page 78.

ANEWOLONDANE. Île de la mer des Indes. Anevolondana. Elle est au midi de celle de Carpentyn, sur la côte de l’île de Ceylan.

ANF.

ANFE ou ANAFE. Ville du Royaume de Fez, en Afrique. Anfa. Elle est sur un petit golfe de la mer Atlantique, dans la province de Trémecen. En 1468 les Portugais la brûlèrent, de sorte que ce n’est plus qu’un bourg.

ANFILOCA. Amphilochia & Argos Amphilochium. Petite ville de la Turquie, en Grece, dans la province du Despotat, à vingt milles au levant d’Ambrakia.

ANFORGE. Ce mot, selon Borel, veut dire une Gibecière de cheval.

☞ ANFRACTUEUX, EUSE. adj. du latin, anfractus, détour. Ce mot signifie proprement qui est plein de détours & d’inégalités. Anfractuosus, anfractus, anfractibus interruptus. On le dit des chemins & de quelques conduits du corps humain. Ce chemin est anfractueux. Le conduit de l’oreille est anfractueux.

☞ ANFRACTUOSITÉ. s. f. Ce mot, appliqué aux chemins, signifie proprement détours & inégalités. Anfractus. On dit qu’un chemin est plein d’anfractuosités. Je ne sais si on ne feroit pas mieux d’abandonner ce mot aux Anatomistes.

☞ En Anatomie, on entend par Anfractuosités, les éminences ou cavités inégales, qui se trouvent dans la surface des os. On n’emploie guère ce mot qu’au pluriel.

ANG.

ANGAD, ou HANGAD ou ANGUED. Désert de Barbarie, en Afrique. Angada. Il est dans la province de Téleusin, au royaume d’Alger.

ANGADRÈME. s. f. Nom de femme. Angadrisina. Sainte Angadrème, qui se trouve mal nommée Angragisime. Andragisima, dans la plûpart des Martyrologues latins, ne doit point être confondue avec Sainte Angarême ou Angarisme, Abbesse d’Arluc, qui vécut & mourut presque en même temps qu’elle. Baillet. Cette Sainte est particulièrement honorée à Beauvais, où sont ses reliques, & elle est la Patronne de cette ville, comme Sainte Geneviève l’est de Paris.

ANGAMALE. Ville des Indes Orientales. Angamala. Elle est sur la côte du Malabar, dans la presqu’île de deça le Gagne. Il y a aussi un royaume de même nom.

ANGAR. s. m. Appentis. Place couverte d’un demi comble adossé contre un mur, & soutenu de piliers disposés d’espace en espace. Tectum alternam in partem declive & nixum pilis. Il sert de remise, ou de bucher dans les basses cours.

Ce mot vient de l’allemand angen, qui signifie simplement appentis. Ménage. Je ne sais où M. Ménage & Nicod ont pris angen en allemand. Pour moi je ne le trouve nulle part, ni pour appentis, ni pour autre chose. Tous mes auteurs Allemands appellent un angar