Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/595

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
571
ASS

ses qui appartenoient aux Comtes, Vicomtes, Barons & Châtelains, à cause de leur Haute-Justice ; qui se tenoient quatre tois l’an pour recevoir les appellations de leurs Baillis. Les petites Assises se tenoient par les, Prévôts, & Juges pédanées tous les quinzièmes du mois. Il y avoit aussi des Assises pour la Police, & pour la vente des biens & des denrées. La grande Assisse s’appeloit Assise jurée ; &. la seconde Assise ordinaire. Les Assises se devoient tenir dans un champ, dans un cimetière, aux portes des villes, ou des Eglises, dans une rue, sur un rempart, toujours en un lieu public, où les parties pussent avoir un accès libre & facile. Le Gendre. Elles devoient être publiées & assignées à certain jour, afin que toutes sortes de personnes y pussent venir faire leurs plaintes & remontrances.

On a donné aussi le nom d’Assise aux Jugemens qui étoient rendus en ces lieux-là ; & on disoit, il a obtenu assise à son profit ; c’est-à-dire, jugement. On appeloit aussi, grande Assise, l’action pétitoire ; & petite Assise, la possessoire. Assise signifioit aussi anciennement une loi, une constitution. Voyez Du Cange. Pour savoir la forme de tenir les Assises, voyez la déclaration du Roi de 1685.

Assises de Jérusalem. Peu après la prise de Jérusalem, Godefroi de Bouillon, pour donner quelque forme à un gouvernement encore tumultueux & purement militaire, convoqua une assemblée des Etats de ce Royaume, où il établit de nouvelles lois, dont le recueil appelé communément les Assises de Jérusalem, fut signé par ce Prince & scellé du sceau de ses armes ; & parce que ce recueil avoit été déposé dans l’Eglise du S. Sépulcre, on l’appeloit communément les lettres du Saint Sépulcre. Vertot. Hist. de Malt. L.I, p.51.

Assise. Assisium. Ville de l’Etat Ecclésiastique en Italie. Elle est dans l’Ombrie, sur la montagne d’Asi, d’où probablement elle a pris son nom. Assise a un évêché suffragant du Pape. S. François d’assise, Fondateur des Conventuels, Observantins, Récolets & Capucins, est ainsi nommé, parce qu’Assise étoit sa patrie.

ASSISTANCE. s. f. Secours que l’on accorde par un mouvement de compassion. Auxilium, adjumentum. Cet homme ne sauroit subsister sans l’assistance de ses amis. Seigneur, j’implore votre assistance. Arn. Je ne veux pas me rendre indigne des assissances que je reçois de vous. Scar.

Assistance, signifie encore, présence. ☞ Soit en parlant de la présence d’un Juge ou d’un autre Officier de Justice dans quelque affaire du Palais ; soit en parlant de la présence d’un Curé, ou d’un autre Prêtre dans quelque fonction ecclésiastique. Præsentia. Les Chanoines ont tel droit pour leur assistance à Matines. Le Curé se fait payer l’assistance à un enterrement, quoiqu’il n’y soit pas ; car il est réputé présent. Un Procureur se fait payer son assistance à un scellé, à un procès-verbal. Dans les taxes de dépens, on paye un droit d’assistance au Procureur défendeur.

Assistance, signifie aussi, assemblée. Cœtus. Ce Prédicateur a satisfait toute l’assistance. Ce pauvre homme qu’on a maltraité, a pris à témoin l’assistance, & ceux qui se sont trouvés là. Cela étonna toute l’assistance. Ablanc. L’assistance étoit plus nombreuse qu’auparavant. Il n’est pas du style noble.

Assistance, signifie aussi dans ☞ quelques ordres religieux le corps des assistans qui composent le conseil de l’ordre. Assistentio. Chacun des assistans a soin de préparer les affaires de son assistance. Bouh. L’assistance d’Italie, l’assistance d’Allemagne, &c. La Flandre est de l’assistance d’Allemagne. Il y a tant de provinces sous l’assistance d’Italie.

☞ Cela sert à marquer les différens états ou les maisons de certains ordres religieux sont situés, relativement à la première & principale division qui a été faite de l’ordre entier.

ASSISTANT, ANTE. adj. Qui assiste, qui est présent. Præsens. ☞ L’évêque assistant. Prêtre assistant. Il est souvent employé comme substantif. Il avoit un grand nombre d’assistans. Il prit les assistans à témoin.

Assistans, se dit aussi des aides nécessaires dans une cérémonie, ou un sacre. Ce Prélat avoit tels & tels Evêques pour assistans. Les Abbesses ont aussi des assistantes en pareilles cérémonies. L’Officiant avoit sept ou huit assistans à l’autel.

Dans le rit parisien on donne le nom d’assistant à un Prêtre, qui dans les grand Messes solennelles, est toujours à côté du célébrant. L’assistant est revêtu d’une chappe.

Assistant, se dit d’un Prêtre qui est à côté d’un nouveau Prêtre qui dit sa première Messe, pour le diriger & l’avertir de ce qu’il doit faire, en cas qu’il se méprenne, ou qu’il soit embarrassé. A une grand Messe il a une chappe & une étole, aux Messes basses il est en surplis avec une étole.

Assistant, est aussi un terme usité dans les Séminaires, pour signifier l’Ecclésiastique qui fait les fonctions du Supérieur, quand celui-ci est absent.

Assistans, sont aussi les Contrôleurs ou Conseillers qu’on donne à des Généraux, Supérieurs de Monastéres, pour prendre garde aux affaires de la Communauté, & les soulager en leur ministère. Assistens. Le Général des Prêtres de l’Oratoire a trois assistans, qui ont voix décisive avec lui dans les délibérations, en sorte qu’il n’est pas le Maître absolu.

On nomme aussi assistans, ceux qui sont condamnés à assister au supplice d’un criminel. En cette exécution il y eut deux pendus & deux assistans.

Assistans, s’est dit aussi au Palais de deux anciens Avocats, qui étoient obligés de se trouver à l’Audience pour assister un Avocat demandeur en requête : ce qui a été abrogé par l’Ordonnance de 1667, & converti en une simple consultation.

Assistant, est aussi un terme de Comédien. Il signifie un domestique de Comédien, que l’on emploie quelquefois dans les représentations de pièces de théâtre, & à qui on donne ce que l’on juge à propos.

Assistant, est encore un terme usité dans la pêche des perles. Chaque plongeur a deux aides, qu’on nomme pour cela les pêcheurs assistans. P. le Comte. De huit en huit jours on pêche un jour entier au profit du patron de la barque, & tous les jours encore le premier coup de retz est pour lui : on donne le tiers de ce qui reste aux assistans, le surplus appartient aux plongeurs. Id.

Assistante. s. f. C’est parmi les Religieuses, celle qui fait les fonctions au défaut de l’Abbesse, ou de la Mère Supérieure. C’est aussi la Religieuse qui assiste au parloir pour voir ce qui s’y passe, & qu’on appelle ordinairement Sœur-écoute.

Assistante. Nom d’une Supérieure dans quelques Communautés de filles. Assistens. Chez les Bernardines Réformées de France & de Savoye on appelle assistante celle que l’on nomme Souprieure dans d’autres communautés, c’est-à dire, la seconde Supérieure d’une maison. P. Hélyot, Tom. V, p. 442.

ASSISTER. v. n. Être présent à quelque chose, soit par devoir, soit par bienséance, adesse, interesse. Ce Doyen assiste à l’office à toutes les heures. J’ai assisté à cette cérémonie. Assister à un enterrement.

Assister, se dit en matière criminelle, pour marquer la présence d’un complice au châtiment d’un autre coupable. Assister à la potence. Ce criminel a été condamné à être pendu, & sa femme à assister au supplice. On dit aussi, qu’un homme a assisté à un vol, à un assassinat ; pour dire, qu’il a été présent, qu’il en est complice.

Assister, signifie aussi, juger conjointement avec un autre Juge. Il faut que le Juge royal assiste aux procès que font les Officiaux aux Clercs, quand il y a un cas privilégié. Un Clerc qui assiste à un jugement de mort, devient irrégulier.

Assister, v. a. Prêter secours à quelqu’un, l’aider de sa présence, de sa faveur, de son argent, de son conseil. Juvare, ad juvare. Ce Prince a assisté ses alliés de toutes ses troupes. Vaug. Il assiste ses amis au besoin. Il assiste les pauvres de ses aumônes.

Assister, suivant M. l’Abbé Girard, dans sa vraie signification, c’est secourir quelqu’un par un mouvement de compassion. On assiste dans le besoin. On