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AYR

☞ AYAMONTE. Ville maritime d’Espagne, en Andalousie, sur le Golfe de Cadix, à l’embouchure de la Guadiana.

AYAN. La côte d’Ayan, que l’on écrit aussi Ajan ; mais qu’il faut prononcer Aian. Grande partie de la Haute Ethiopie. Ayana regio. Elle est renfermée entre l’Equateur & le 12e degré de latitude méridionale, & entre le 70e & le 84e de longitude. Elle est bornée au nord par le Royaume de Dangali, & le détroit de Babel-Mandel ; au levant par la mer de Zanguebar ; au midi par la côte de Zanguebar, & au couchant par l’Abissinie. On l’appelle la nouvelle Arabie.

AYANT, participe du verbe avoir, qui s’exprime en latin par les adverbes, Cùm, postquam, posteaquàm. Ayant dit cela, je m’en allai. Ayant fait beaucoup de plaintes, il se retira. Ayant été dangereusement blessé, il fut emporté par des soldats ; pour dire, après avoir dit, après avoir fait, après avoir été blessé.

AYANS CAUSE. Voyez Avoir.

AYE.

AY, AYE, interjection. Exclamation qui marque que l’on sent de la douleur. Heu. Ay, Aye, vous me faites mal.

☞ AYE. Ville d’Angleterre, dans la Province de Sufcolk, entre Ipswich & Norwich.

☞ AYEN. Ville de France, avec titre de Duché pairie, dans le Limousin, à onze lieues de Limoges.

AYERBE. Bourg d’Arragon, en Espagne. Ayerba. Il est sur le Gallégo, entre Sarragosse & Jacca. L’ancienne Memanturista est Ayerbe selon quelques-uns, & selon d’autres Olita en Navarre.

AYEUL. Voyez Aïeul.

AYEUL. s. m. Aygulphus. Voyez Aou.

AYL.

AYL, ou AYLE. s. m. Agilis. Nom propre. L’usage a fait d’agilis, Agile ; puis adoucissant la prononciation du g, Ajile & l’y prenant la place des deux ij, ou n’étant autre chose que deux ij, on a écrit Ayle. Saint Ayle, Abbé de Rebais, étoit fils d’Agnoal, l’un des plus grands Seigneurs de la Cour de Childebert II. Saint Agile, que nous appelons vulgairement Saint Ayl. Baill.

AYM.

AYMARGUES. Ville de France, dans le Languedoc, au Diocèse de Nismes.

AYMERIN. Nom propre, le même que Damarin. Amarinus. Voyez Damarin.

AYN.

AYNET. s. m. Petite verge, ou baguette, pour enfiler les harengs que l’on veut faire forer.

AYO.

AYOU. s. m. Nom d’homme. Aigulphus S. Aigulphe, que nous appelons communément Saint Ayou, étoit né à Blois sur la Loire. Baill. Ce nom s’est formé du latin, en retranchant le g & y suppléant par la prononciation de l’i. C’est ainsi que l’usage a retranché dans le grec moderne le γ devant ι & qu’on dit aujourd’hui ἄιος, pour ἄγιος, & ainsi des autres. Il y a un autre S. Aigulphe, dont l’usage a changé le nom en Aioul, Aou, Ayeul, Au, Hou. Cette diversité vient des différentes Provinces où ces Saints sont honorés & connus.

☞ AYOUD. Nom d’un des dix-neuf Gouvernemens qui composent l’Empire du Mogol. Il est au nord du Gange, avec celui de Cachemire.

AYR.

AYR. Nom de rivière & de ville. Ayr, rivière de France, Arola, a sa source dans le duché de Bar, & se décharge dans l’Aisne au-dessous de Senarque.

Ayr, rivière d’Ecosse, Ayra, Aereus, a sa source dans les montagnes de Grauzebain, dans le comté de Kyle, qu’il traverse tout entier du levant au couchant, & se décharge dans le Golfe de Cluyd, à la ville d’Ayr.

Ayr, ville d’Ecosse, capitale du comté de Kyle, Ayra, Aerea, est sur le golfe de Cluyd, à l’embouchure de la rivière d’Ayr. On prétend que c’est l’ancienne Vandorata, ou Vindorata. Elle donne son nom a l’Ayr fort ou golfe d’Ayr, qui est une partie de celui de Cluyd.

AYRI. s. m. Arbre du Brésil. Son tronc est armé d’épines aiguës : on le prend pour de l’ébène. Son bois est noir, dur, & si pesant qu’il ne flotte point sur l’eau. Les Sauvages en garnissent le bout de leurs flèches.

AYTON, AÏTON. Ville de Livadie, en Grèce. Aitana. Elle est à cinq lieues des Dardanelles de Lépante du côté du nord. Ayton ou Calata, village voisin, est l’ancienne ville d’Etolie, appelée Calydon, & ensuite Aquila

AYTONA, AÏTONA. Bourg d’Espagne. Actisona. Il est dans la Catalogne, sur le Sègre, entre Lérida & Méquinença.

☞ AYTRÉ. Bourg de France, dans le pays d’Aunis, environ à une lieue de la Rochelle.

AZA.

AZA, ou ASA. Ville de la tribu d’Ephraïm, du côté de l’Orient. Aza, Asa.

Aza. Ancienne ville de l’Asie Mineure. Aza. Elle étoit dans la Cappadoce, en un lieu qui se trouve aujourd’hui entre Tocato & Trébisonde.

Aza, Aza Augusta, étoit autrefois une ville des Arevaces, peuple de l’Espagne Tarragonoise. C’est aujourd’hui un village de la Vieille Castille, près d’Osma.

AZACH. Ville d’Asie, que l’on nonmme plus communément en France Asoph. Azachia, Asophia, Tanais. Elle est dans la petite Tartarie, sur une Île que le Don forme, à son embouchure dans la mer de Zabache.

AZAMOGLAN. s. m. Terme de Relation. C’est le nom qu’on donne chez les Turcs à ceux des enfans de Tribut, qui ne sont point choisis pour servir dans le Sérail, mais rejetés pour être employés à des office plus vils. Vilius Imperatoris Turcici Mancipium, Azamoglanus. Le Grand-Seigneur ayant fait la revue des enfans de tribut, retient dans son Sérail ceux qu’il juge avoir le plus de disposition aux bonnes choses, & renvoie les autres qu’il en croit incapables, pour être mis par l’Agha des Janissaires entre les mains de trois ou quatre Officiers, qui ont soin de les mettre en service auprès de quelqu’un, ou de les distribuer en Natolie & en Grèce dans les maisons des paysans Turcs, qui leur apprennent à parler, à labourer la terre, & à cultiver les jardins. La condition de ces misérables enfans en cet état est une véritable servitude ; aussi ceux à qui on les donne à élever, n’en tirant pas moins de service que d’un esclave, au lieu d’en demander pension, en font pour chacun 25 aspres de rente par an à celui dont ils les ont reçus, parce qu’il n’a point d’autre revenu de la commission.

Ces enfans que les Chrétiens nomment ordinairement Janisserots, ayant passé deux, trois, quatre & six ans, les uns plus, les autres moins, dans cette laborieuse école, en sont tirés par celui qui les y a mis, & l’Agha des Janissaires en ayant fait de nouveau la revue, les remet sous la discipline d’un autre Agha qui lui est inférieur, & qui les emploie aux bâtimens, aux bois, & aux jardins, comme aides à Maçons, Bûcherons, & Jardiniers : ce glorieux emploi leur donne la qualité d’Adgiamy Oglan, qu’on dit par abus Azamoglan, c’est-à-dire, Enfans buses. Leur travail est salarié par jour d’un aspre, ou deux pour vivre, & pour s’entretenir ; & afin que cela leur suffise, ils sont ordinairement 25 ou 30 en une chambre, commandés par un Bulak Bachi, c’est-à-dire, Chef de troupe.

Ils en élisent un d’entre eux pour faire la cuisine, pour nettoyer leurs souliers & leurs habits, & pour