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BAH

tice. D’autres disent qu’il est pris de la baguette des Ecuyers qui manient les chevaux avec une baguette ou une gaule.

BAGUIER. s. m. Petit coffre ou écrain où on ferre les bagues & les pierreries. Arcula. Il est divise en plusieurs petites raies ou sillons où on fourre l’anneau, ensorte qu’il ne paroit dehors que la pierre précieuse.

BAH.

BAHAIRE, s. m. que les Portugais appellent barre, & que l’on nomme plus ordinairement bahare. Poids dont on se sert dans plusieurs lieux d’Orient, particulièrement aux Indes & à la Chine.

BAHALITE. s. m. Voyez Baalite.

☞ BAHAMA. Île de l’Amérique septentrionale, à l’orient de la presqu’île de Floride. Les Anglois en sont les maîtres.

☞ BAHAMBAR. Ville d’Asie, dans la province de Ghisan, sur la mer Caspienne. Elle a changé son nom en celui de Gurgian ou Giorgian.

☞ BAHANA. Ville d’Egypte, dans la Thébaïde inférieure, proche de Fium. Si l’on en veut croire une tradition des Egyptiens, tant Chrétiens que Musulmans, cette ville a été bâtie par J. C. & celle de Fium, par le Patriarche Joseph. Suivant cette tradition, ce fut en ce lieu là qu’il appela les Apôtres qui préchoient alors sur le Nil, & qu’après y avoir régné en personne, il laissa ses Apôtres pour ses successeurs. Cette fable n’est fondée que sur le voyage que J. C. fit en Egypte pendant son enfance.

BAHARLEM, ou BAHREM, ou BAARAIN. île d’Asie, dans le Golfe persique, vers la côte de l’Arabie heureuse. Tylus, Baharelma. On fait à Baharem une grande pêche de perles au mois de Juin, Juillet, Août & Septembre. Il y a encore dans l’Arabie heureuse, sur le golfe de Perle, une ville de ce nom, entre Elcatif & Lapla. Maty.

BAHBÉIT. Ville d’Egypte. Bahbéit vers le milieu du Delta. Il y a près de Bahbéit un temple d’Isis.

BAHEL SCHULLI. s m. Arbrisseau des Indes, épineux, qui croit dans les lieux aquatiques. Genista spinosa indica vertcillata, flore purpureo cœruleo. Il en a une autre espèce qui vient dans les labiés, dont les tiges & les feuilles font d’un vert gai, &c les fleurs blanches, tirant un peu sur la couleur d’azur. La décoction de fa racine excite l’urine, & remédie à la suppression. Dict. de James.

☞ BAHIM. Royaume d’Asie, dans les îles de la Sonde, voisin de Timaon.

BAHURIM. Ville de Palestine dans la tribu de Benjamin aux confins de celle de Juda, environ à deux lieues de Jérusalem, du côte du Levant. Maty. Sur une montagne. Saci. Le roi David étant venu jusqu’auprès de Bahurim, il en sortit un homme de la maison de Saül appelé Sémei, fils de Géra, qui s’avançant dans son chemin, maudissoit David. Saci. 2, Liv. des Rois. C. XVI, v. 5. On l’appelle aujourd’hui Bachori.

BAHUS, ou BAHUIS. Bahufium. Forteresse du royaume de Norwege, capitale d’un gouvernement auquel elle donne son nom. Elle est sur un rocher environnée de la rivière de Tholeta. Le Gouvernement de Bahus, Bahusia, ou Bahusiensis, ou Bahusiana Prafectura. Il a été cédé aux Suédois par les Danois en 1658, par la paix de Roschild.

☞ BAHUS, Rivière de France en Gascogne, qui a sa source dans le Béarn, près de Garan, traverse le Tursan, passe auprès de Buane & de Montgaillard, & se perd dans l’Adour entre S. Maurice & S. Sever.

BAHUT. s. m. Coffre couvert de cuir dont le couvercle est arrondi en forme de voûte, quoique plusieurs ne croient pas qu’il soit de l’essence du ’’bahut d’être tel. Arca camerata. Le t ne se prononce point.

Ce mot vient de bajulo, selon Nicot, à cause qu’on se porte sur des mulets. Ménage le dérive de l’allemand behuten, qui signifie garder ; d’autres par métathèse de l’hébreu, thebat, qui signifie la même chose. Du Cange le dérive de bahudum, qu’on a dit dans la basse latinité, pour signifier une espèce de coffre. Quelques uns croient qu’il vient du mot celtique bahu, qui signifie coffre dont le dessus est fait en rond.

En Maçonnerie, on dit qu’une pierre est taillée en bahut, quand elle est un peu arrondie par-dessus, comme font celles qui sont au-dessus des parapets, ou des appuis des quais & des ponts.

En termes de Jardinage, on dit qu’une plate-bande, une planche, ou une conche, est un bahut, lorsqu’elle est bombée & arrondie sur sa largeur, pour faciliter l’écoulement des eaux, & mieux élever les fleurs. La Quintinie, dans son ’’Instruction pour les Jardins, & Liger, dans son Dictionnaire d’Agriculture, écrivent bahu sans t, mais mal, quoique dans la prononciation on ne fasse point sentir le t. De plus, ils ne disent point simplement en bahut’, mais en dos de bahut, ce qui paroit mieux. Elever de la terre en dos de bahu. Il faut dans les terres humides les élever autant que l’on peut en dos de bahu. Quint.

BAHUTIER. s. m. Arcarum cameratarum opisex. Ouvrier qui fait des bahuts, des coffres, des valises, des malles, des cantines ; le tout couvert ordinairement de peau de veau, de vache de roussi, de porc, & de toutes sortes de cuirs, à la réserve du chagrin. Bahutier commence à vieillir. Plusieurs aiment mieux dire Mallier, & même Coffretier, que Bahutier.

On dit proverbialement, qu’un homme fait comme les Bahutiers’’, qu’il fait plus de bruit que de besogne, lorsqu’il fait beaucoup de bruit, & peu d’ouvrage.

BAI.

☞ BAI. adj. Prononcez . Terme de manège, qui désigne la couleur du poil d’un cheval qui tire sur le rouge, qui est de certaine couleur de rouge brun. Ce cheval a le poil bai. Ce poil a diverses nuances. Bai brun, bai clair, bai cerise, bai doré, bai obscur, &c. Cette épithète s’applique aussi au cheval même. Monter un cheval bai. Badius, phœnicus, spadiceus, spadicinus, spadicus, &c.

Ménage dérive ce mot de baius, latin, qu’il fait venir du grec βαιὸς, qui signifie un rameau de palme, qui est en sa couleur baie, ou du grec φαιὸς, Du Cange cite Ugution, qui dit que les Anciens appeloient un tel cheval vadium de vado, à cause qu’il alloit plus vite que les autres.

☞ BAIAMO. Contrée, province ou canton de l’île de Cuba, l’une des Antilles, dans l’Amérique Septentrionale.

BAÏANISME. s. f. Nom de secte. Doctrine de Michel de Bay, appelé communément Baius, Baïanismus, secta, doctrina Baii. Le Baïanisme en tant qu’il signifie un corps, un systême de doctrine, est la doctrine, est la doctrine enseignée par Baïus, & comprise en 79 propositions, condamnées par Pie V, dans la Bulle Ex omnibus afflictionibus & par Grégoire XIII, dans la Bulle Provisionis nostra. Baïanisme pris pour un nom de secte, est l’assemblage de ceux qui tiennent les erreurs de Baius.

Michel Baïus ou de Bay, né en 1513, dans le Haynaut, au territoire d’Ath, après avoir fait ses études dans l’Université de Louvain, y fut reçu Docteur en 1550, & en devint Doyen. L’année suivante, il fut nommé Professeur de l’Ecriture Sainte, par Charles V. Ce fut alors qu’il entreprit la défense de la Religion catholique contre les Luthériens dans quelques ouvrages qu’il mit au jour ; mais sous prétexte de ramener ces Hérétiques au sein de l’Eglise, il s’approcha de leurs erreurs en plusieurs points; & il assure lui-même qu’il s’éloignoit des sentimens & des façons de parler des Ecoles catholiques. Dans ces Ouvrages il faisoit revivre divers points de la doctrine de Calvin, qu’il déguisoit avec beaucoup d’artifice, & qu’il prétendoit mettre à couvert sous l’autorité de S. Augustin, comme avoit fait Calvin lui-même. Les opinions de Baïus ont été réduites à 80 propositions ou environ, selon qu’on en a ou divisé ou réuni quelques unes. On peut les réduire a diverses classes. Il y en a onze touchant la grâce des Anges, & celle du premier homme. Dix touchant