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BIS

Hist. de Languedoc, écrit Biscoyn. Larrey, dans son Hist. d’Angleterre, T. II, p. 373, a écïit Biscain avec quelques anciens, & Maty dit Biscain, les Biscains. L’un & l’autre est mal. Il faut dire avec M. Corneille Biscayen, qui se prononce Biscaïen. Les Biscayens sont affables, agiles, vifs, courageux, mais sujets à la colère. T. Corn. Les filles Biscayennes vont tête nue, & se coupent les cheveux, parce que selon la coutume du pays, les vierges ne doivent pas les porter longs, ni être voilées. Quand elles sont mariées elles se couvrent la tête d’une toile jaune, qui fait au dessus du front une espèce de corne qui s’élève en pointe. Cet habillement de tête semble approcher de celui de quelques anciens Espagnols & Montagnards. Id. Les Biscayens ont eu des Comtes ou Gouverneurs, envoyés par les Rois d’Oviédo & de Léon jusqu’en 859. Les Biscayens, au rapport de Botero, prétendent que le Roi, qui se nomme seulement Seigneur de Biscaye, doit entrer dans leur pays avec un pied déchaussé. Id. M. de Tillemont semble éviter ce mot. Il dit toujours, les peuples de Biscaye. Il est cependant françois & en usage.

Biscayen. s. m. Espèce de fusil qui porte beaucoup plus loin que les fusils ordinaires. L’auteur de la nouvelle manière de fortifier les places, dit qu’elles devroient être garnies de fusils boucaniers, & de ceux qu’on appelle biscayens, afin de pouvoir tuer un homme de trois cens pas.

☞ BISCHBURG. Petite ville de la Prusse Polonoise.

☞ BISCHMARCK. Petite ville de la Poméranie, près de Stargard.

☞ BISCHOFF-HEIM. Ville du cercle du Bas-Rhin, dans l’Electorat de Mayence.

☞ BISCHOFF-LACK. Ville de la Haute-Carinthie.

☞ BISCHOFF-WERDA. Ville d’Allemagne, au cercle de la Haute-Saxe, dans la Misaie, aux confins de la Haute-Lusace.

☞ BISCHOFFZELL. Ville de Suisse dans le Turgaw, à l’embouchure du Sitter, dans le Thour.

☞ BISCHWEILLER. Ville de France, en Alsace, environ à quatre lieues de Strasbourg.

BISCORNU, UE. adj. Mal fait, mal bâti, qui est d’une forme irrégulière. ☞ On le dit figurément de l’esprit & des ouvrages d’esprit. Une maison biscornue, un ouvrage biscornu, un raisonnement biscornu. Il est familier dans toutes les acceptions.

BISCOTIN. s. m. Pâte cuite avec du sucre. Placenta. Pour faire des biscotins, il faut prendre une demi-livre ou une livre de sucre, suivant la quantité que vous en voulez faire, le faire cuire à la plume, prendre une demi-livre ou trois quarterons de farine, la jeter dans le sucre cuit, la remuer proprement pour la mettre en pâte ; mais il ne faut plus la mettre au feu, il faut la dresser sur une table ou sur une planche, avec un peu de sucre, la pétrir proprement, puis la piler dans le mortier, avec un blanc d’œuf, un peu d’eau de fleur d’orange, un peu de musc & d’ambre, si l’on en veut ; la bien piler, pour incorporer le tout, & en faire une espèce de pâté ferme. Ensuite on la met par petites boules, comme les petits pains de citrons.

☞ Ensuite on les jette dans une poêlée d’eau bouillante ; ils vont d’abord au fond, & quand ils viennent dessus, ou les tire avec une écumoire, on les égoutte, on les dresse sur des feuilles de fer blanc ou de papier, & on les met dans le four, pour les cuire & leur faire prendre une belle couleur.

BISCUIT. s. m. Terme de marine. Pain fort desséché par une double cuisson, d’où il est appelé biscuit, pour le garder long-temps, & particulièrement sur la mer. Panis nauticus. La soute est le lieu où on garde le biscuit dans les vaisseaux. Le biscuit pour les voyages de long cours se cuit quatre fois, & on le fait six mois avant l’embarquement. Le biscuit qu’on charge sur les vaisseaux du Roi, est de farine de froment épurée de son, & de pâte bien levée. Faire du biscuit, c’est aller en chercher, aller faire sa provision de biscuit, comme on dit, faire de l’eau, & faire du bois.

☞ On dit figurément & proverbialement, qu’il ne faut point s’embarquer sans biscuit ; pour dire s’engager dans une affaire, dans une entreprise, sans avoir les choses nécessaires pour y réussir.

Biscuit, est aussi une pâtisserie friande faite avec de la plus fine farine, des œufs & du sucre : on y met aussi de l’anis & de l’écorce de citron. Copta dulciaria. On les fait cuire au four dans des moules de fer blanc, ou de papier. Il y a aussi des biscuits de carême faits sans œufs, avec de la pâte d’amandes ; des biscuits de conserve de roses, de citron, de grenade, &c.

Les Maçons appellent biscuits, ou bécuits, les pierres de chaux qui restent dans le bassin, après que la chaux est détrempée.

Biscuit, se dit aussi en termes de Teinture. Il est défendu aux Teinturiers de faire aucun biscuit ni faux noir, c’est-à-dire, entre deux galles, vieille & neuve.

Biscuit, se dit aussi chez les Potiers de terre, Faïenciers, &c. de la pâte qu’ils emploient à faire leurs vaisseaux, & sur laquelle ils appliquent ensuite la couverte.

BISE. s. f. Vent de nord. Il est froid & sec. Il souffle entre l’est & le septentrion. Aquilo. Boreas. La bise est un vent très-dangereux sur la Méditerranée. Il s’appelle nord sur l’Océan, & Tramontana en italien ; chez les Anciens, Boreas, Aparctias. C’est un air froid qui gèle les vignes, qui sèche les fleurs. Voyez-en la cause au mot Vent. Comme tombe une fleur que la bise a séchée, dit Malherbe.

On dit proverbialement, qu’un homme a été frappé du vent de bise ; pour dire, qu’il est ruiné, qu’il lui est arrivé quelque mauvaise fortune.

Lipse dérive ce mot de l’allemand bisa, qui signifie tourbillon de vent, & dit que biesen & biisen signifient en flamand, être fort agité. Le P. Pezion le tire du celtique bis.

Bise. Vieux mot qui se disoit autrefois pour biche, femelle du cerf. Cerva.

Bise, est aussi le nom d’un certain poisson qui approche fort du thon. Amia. Rond.

BISEAU. s. m. Endroit du pain où il n’y a pas de croûte, ce qui arrive lorsque les pains se touchent dans le four en cuisant. Panis pars mollior, & dans la basse latinité, bisellus. Ceux qui ont de mauvaises dents, demandent du biseau. C’est la même chose que baisure.

Quelques-uns le dérivent de baiseau, c’est-à-dire, le lieu par où les pains se baisent. Mais Ménage le dérive de bis, dont il fait bisus & bisellus.

Biseau, se dit aussi en parlant de la taille des verres, des diamans, des pierres précieuses, des glaces de miroir, lunettes à facettes : c’est l’angle formé de leurs superficies qui se joignent. Lingula angulata. On voit les objets doubles, quand on les expose au biseau des deux côtés.

On dit aussi, qu’un ciseau, ou qu’un fermoir de menuiserie est à deux biseaux, lorsque le taillant est en forme de coin, & qu’il a un angle ou biseau des deux côtés. Obliquè angulata ferri acies. Ce qui est coupé en talus sur le dos d’un couteau, ou d’un rasoir, s’appelle aussi biseau.

Biseau, est aussi un terme de Diamantaire, qui se dit des principales faces d’un diamant taillé en table.

Biseau, parmi les Organistes, signifie un petit morceau d’étain, ou de plomb, qui couvre le tuyau, & qui aide au raisonnement de l’orgue.

Biseau, ou chanfrein, terme d’Architecture. C’est une surface inclinée, ou plate bande, faite par l’arête rabattue d’une pièce de bois équarrie. On dit, taillé en chanfrein, ou en biseau. On se sert aussi de ce terme dans la description de certains fruits.

En termes d’Imprimerie, on appelle Biseau, les morceaux de bois qui sont en glacis, qui fervent à entourer les pages.

BISÉE. adj. f. Terme de Teinturier. On appelle une étoffe bisée, une étoffe qui a été reteinte & repassée. On dit aussi étoffe reparée.

☞ BISEGLIA. Ville d’Italie, au Royaume de Naples, dans l’Apouille & dans la terre de Bari, avec un Evêché suffragant de Frani. Vigiliæ.

BISEIGLE. s. m. On l’appelle un Régloir. Double instrument de buis, qui sert aux métiers de cordonnier & savetier.