Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XVII.djvu/492

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moi.

Pardieu, je m’en réjouis.

lui.

Comment ! Vous vous en réjouissez ?

moi.

Assurément. Vous avez le sort que vous méritez et je vois qu’il faut tôt ou tard que justice se fasse.

lui.

Toujours de la gaieté et de l’imagination. Sans plaisanter, vous m’avez dit il y a quelque temps que s’il ne me manquait qu’une centaine de francs par an pour me soutenir et m’aider à reprendre la robe de palais, vous me les donneriez volontiers.

moi.

Je m’en souviens, mais j’ai changé d’avis.

lui.

Et pourquoi cela ?

moi.

C’est que vous êtes un brigand et qu’il y a dans la société vingt mille honnêtes gens qui souffrent.

lui.

Vous avez bien mauvaise opinion de moi.

moi.

Très-mauvaise. Mais qu’est-ce que cela vous fait ?

lui.

Peu de chose.

moi.

Oh ! je sais que la seule chose que vous regrettiez, c’est l’argent que vous ne m’attraperez plus.