Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 15.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

appelloient l’eau de cette fontaine, l’eau des nymphes sithnides. (D. J.)

SITHONIE, (Géog. anc.) Etienne le géographe appelle ainsi une partie de la Thrace. Elle tiroit son nom de Sithonius roi des Odomantes. Cette contrée étoit située au-dessus du golfe Toyonaïcus, & l’on y comptoit trois villes ; savoir Olyntho, Metrée & Torone. Hérodote, lib. VII. c. cxxij. dit que la contrée où étoient situées les villes grecques Torona, Galepson, Sermyla, Mécyberna & Olynthus, étoit appellée de son tems Sithonia. C’est sans doute des neiges des montagnes de cette contrée dont parle Virgile dans ces vers.

Nec sic frigoribus mediis Hebrumque bibamus,
Sithonias que nives hiemis subeamus aquosæ.


(D. J.)

SITHONIENS, les, (Géog. anc.) Sithonii ; Hérodote met les Sithoniens sur les côtes de Macédoine, dans la Paraxie & la Calcidique, entre le golfe Singitique & le golfe Toronaïque. Etienne de Bizance & Pline en reconnoissent d’autres à l’extrémité septentrionale de la Thrace, sur les bords du Pont-Euxin, le long de la riviere Salmidessus, entre le mont Æmus & le Danube. Horace, ode xviij. l. I. parle de ces derniers, il dit d’eux :

Sithoniis non levis Evius
Quùm fas atque nefas exiguo fine libidinum
Discernunt avidi.

« Bacchus nous prouve son irritation contre les Sithoniens ; car plongés dans la débauche, ils ne connoissent entre le bien & le mal d’autre milieu que leur insatiable cupidité ». On sait que ces peuples faisoient volontiers excès de vin dans leurs festins, & que leurs débauches se terminoient ordinairement par des querelles & par des meurtres. (D. J.)

SITIA ou SITTIA, (Géog. mod.) & par d’autres Setia & Settia ; province de l’île de Candie du côté de l’occident, dans l’endroit que l’on appelle isthme. Cette province n’a que douze milles d’étendue, & pour chef-lieu une ville de son nom, située au nord sur le bord de la mer. Cette ville est bien différente entre les mains des Turcs, de ce qu’elle étoit autrefois lorsqu’on l’appelloit Cytæum. Son château même a été détruit par les Vénitiens en 1651. Long. 44. 6. lat. 35. 7. (D. J.)

SITICINE, s. m. (Antiq. rom.) on nommoit siticines chez les Romains, ceux qui jouoient aux enterremens, de la trompette sur des airs tristes & lugubres. (D. J.)

SITIFIS, (Géogr. anc.) ville de la Mauritanie césariense, & ensuite la capitale d’une des Mauritanies, à laquelle elle donna son nom. C’étoit une ville considérable, comme on le voit par l’itinéraire d’Antonin, où elle est nommée Sitifi

Ce fut principalement dans le moyen âge que Sitifis acquit de la célébrité, & qu’elle donna son nom à la Mauritanie sitifense, dont elle devint la métropole. Plusieurs routes y aboutissoient comme dans les plus grandes villes. On compte entr’autres celles de Carthage, de Lambaesa, de Lamasba & de Theveste. Sitifis est aujourd’hui un village du royaume d’Alger dans la province de Bugie, & qui est connu sous le nom de Stefe. (D. J.)

SITOCOME, s. m. (Antiq. greq.) magistrat chez les Grecs, qui avoit une inspection générale sur les blés, & répondoit à-peu-près à l’édile céréal des Romains. (D. J.)

SITONES, s. m. (Antiq. d’Athènes.) σιτῶναι, c’est ainsi qu’on nommoit les officiers chargés des provisions de blé pour la consommation de la ville ; & afin qu’elle fût toujours pourvûe, le trésorier général

avoit ordre de leur fournir tout l’argent dont ils auroient besoin pour cet approvisionnement. Potter, Archæol. græc. l. I. c. xv. t. I. p. 83. (D. J.)

SITOMAGUM ou SITOMAGUS, (Géogr. anc.) ville de la grande Bretagne : l’itinéraire d’Antonin la marque sur la route de Venta Icenorum à Londres, entre Venta Icenorum & Cambretonium, à 32 milles du premier de ces lieux, & à 21 milles du second. C’est aujourd’hui Thetford en Nord-Folekshire. Il paroît que c’est la même que la table de Peutinger appelle Sinomagum. (D. J.)

SITONS, les, Sitones, (Géogr. anc.) Tacite, Germ. c. xliv. & xlv. nomme ainsi l’un des trois principaux peuples qui habitoient la Scandivanie. Les Sitons, dit-il, sont voisins des Suions ; & quoique dans tout le reste ils leur soient sembables, il y a pourtant cette différence que c’est une femme qui commande chez eux, tant ils dégénerent, non-seulement de la liberté, mais encore de la servitude. Ils habitoient au-delà du mont Sévo, qui les séparoit des Suions. Ceux-ci s’étendoient à l’orient, & les Sitons étoient bornés à l’occident & au midi par l’Océan.

Les anciens n’ont point marqué distinctement en combien de peuples se divisoit la nation des Sitons. Cependant comme Ptolomée place les Chadini dans la partie occidentale de la Scandinavie, on ne peut guere se dispenser de les mettre au nombre des Sitons. Les Bergii de Pline peuvent aussi être compris sous ce nom général, de même que les habitans de l’île de Nérigon.

Dans la suite, le nom des Sitons fut changé en celui de Normands, qui leur fut commun avec les Suions ; & on vint enfin à les appeller Norvégiens, nom sous lesquels ils sont encore connus aujourd’hui. Ces peuples, dit M. d’Audifret, Anc. Géogr. tome I. vivoient dans un grand déréglement avant que Norus, fils d’Humblus, roi de Suede, les eût subjugués. Il les ramena par sa douceur & par son adresse, & leur imprima d’abord la crainte des dieux. Il leur fit une sorte de religion ; & afin de les mieux retenir dans le devoir, il leur prescrivit des lois, leur apprenant par des instructions & par des exemples à régler leur vie. La mort de ce prince fit naître plusieurs petits royaumes, dont le partage causa de grands différens ; de sorte que les Sitons lassés des guerres civiles abandonnerent leur pays, & commencerent à courir les mers sous le nom de Norvégiens. (D. J.)

SITOPHYLAX, s. m. (Antiq. greq.) mot grec qui veut dire gardien du blé. Le sitophylax étoit le nom d’un magistrat chez les Athéniens, qui veilloit à ce que chaque particulier n’eût pas plus de blé qu’il lui en falloit pour sa provision. Cette provision étoit réglée par la loi, & les sitophylax avoient l’œil à l’observation de cette loi. Il y avoit quinze sitophylax, dix pour la ville & cinq pour le pirée. Voyez le savant commentaire de Samuel Petit sur les lois attiques, l. V. tit. 57. (D. J.)

SITTACENE, (Géog. anc.) contrée d’Asie dans l’Assyrie. Ptolomée, l. VI. c. j. la place près de la Suziane. Strabon dit que dans la suite on lui donna le nom d’Apolloniatide. (D. J.)

SITTACENI, (Géog. anc.) peuples d’Asie dans la Sarmatie asiatique. Strabon, l. II. p. 415. les met au nombre des peuples qui habitoient sur le bord des Palus-Méotides. (D. J.)

SITTARD, (Géog. mod.) ville d’Allemagne au duché de Juliers, & aux confins de celui de Limbourg. Cette petite ville, située sur un ruisseau environ à une lieue de la Meuse & à sept lieues au midi de Ruremonde, fut presque toute ruinée en 1677, & elle ne s’est pas rétablie depuis. (D. J.)

SITUATION, ÉTAT, (Gram. & Synon.) situa-