Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/44

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disant, qu’une statue coûtait trois mille pièces, & qu’une mesure[1] de farine ne coûtait que deux pièces de cuivre.

Il dit encore à Xéniade, lorsque celui-ci l’eut acheté, qu’il prît garde de faire ce qu’il lui ordonnerait ; & Xéniade lui ayant répondu, Il me semble que les fleuves remontent vers leur source [2], Si étant malade,répliqua Diogène, vous aviez pris un Médecin à vos gages, au lieu d’obéir à ses ordres, lui répondriez-vous que les fleuves remontent vers leur source ?Quelqu’un voulant apprendre de lui la Philosophie, il lui donna un mauvais poisson à porter, & lui dit de le suivre. Le nouveau disciple, honteux de cette première épreuve, jeta le poisson & s’en fut. Quelque temps après, Diogène le rencontra, et, se mettant à rire : Un mauvais poisson, lui dit il, a rompu notre amitié. Dioclès raconte cela autrement. Il dit que quelqu’un ayant dit à Diogène, Tu peux nous commander ce que tu veux,le Philosophe lui donna un demi-fromage à porter ; & que comme il refusait de le faire, Diogène ajouta, Un demi-fromage a rompu notre amitié. Ayant vu un enfant qui buvait de l’eau en se servant du


  1. Il y a dans le grec un chenix, mesure sur laquelle on n’est pas d’accord. Voyez le Thrésor d’Estienne.
  2. C’est un proverbe qui signifie ici : // me semble que les esclaves commandent à leurs maîtres. Voyez les Proverbes d’Érasme, p. 719