Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/28

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prières, prétendant que la divinité ne voulait être invoquée que par eux. Ils traitaient de la substance et de la génération des dieux, au nombre desquels ils mettaient le feu, la terre et l’eau. Ils proscrivaient les représentations sensibles et par-dessus tout la croyance à des dieux mâles et femelles : ils raisonnaient sur la justice et regardaient comme une impiété de brûler les morts, comme une chose licite d’épouser sa mère ou sa fille, ainsi que le rapporte Sotion, au vingt-troisième livre. Ils s’occupaient aussi de divinations et de prédictions, prétendant que les dieux eux-mêmes se manifestaient à eux. Ils disaient que des objets s’exhalent et émanent certaines images, que l’air en est rempli, mais qu’elles ne peuvent être vues que par ceux dont la vue est assez perçante. La parure, les ornements d’or étaient proscrits par eux ; ils se vêtaient de blanc, n’avaient pour lit que la terre, pour nourriture que des légumes, un peu de fromage et de pain, pour bâton qu’un roseau dont ils se servaient, dit-on, pour porter leur fromage à la bouche et le manger. Aristote dit, dans le traité de la Magie, qu’ils ne connaissaient point cette espèce de magie qui a recours aux prestiges ; Dinon affirme la même chose au cinquième livre des Histoires ; il dit aussi que le mot Zoroastre signifie littéralement qui sacrifie aux astres. La même opinion se trouve dans Hermodore. Aristote assure encore, au premier livre de la Philosophie, que les mages sont plus anciens que les Égyptiens, qu’ils admettaient deux principes, le bon et le mauvais, et qu’ils appelaient l’un Jupiter et Oromasde, l’autre Pluton et Ariman. C’est aussi ce que dit Hermippe, au premier livre des Mages, ainsi qu’Eudoxe dans le Tour du Monde et Théopompe au huitième livre des Philippiques. Ce dernier ajoute