Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/40

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Thalès, désigné par les deux partis, le donna lui-même à un autre, et après qu’il lui fut revenu, il l’offrit à Apollon Didyméen.

La réponse de l’oracle aux habitants de Cos était ainsi conçue :

Il n’y aura pas de terme à la guerre que se font les habitants de Mérope et les Ioniens, avant que le trépied d’or que Vulcain a jeté dans les flots ne sorte de votre ville, donné par vous à celui qui connaît le présent, l’avenir et le passé.

À ceux de Milet :

Enfants de Milet, vous interrogez Phœbus au sujet du trépied….

Le reste comme plus haut. En voilà assez sur ce sujet.

Hermippe, dans les Vies, attribue à Thalès ces paroles que d’autres mettent dans la bouche de Socrate : « Je remercie la fortune de trois choses : d’être membre de l’espèce humaine plutôt que bête ; d’être homme plutôt que femme ; d’être Grec et non barbare. »

On raconte qu’étant sorti de chez lui, sous la conduite d’une vieille femme, pour observer les astres, il tomba dans une fosse, et que comme il se fâchait, la vieille lui dit : «  Ô Thalès, tu ne vois pas ce qui est à tes pieds et tu veux connaître ce qui se passe dans le ciel ! » Timon parle aussi de son amour pour l’astronomie et le loue en ces termes dans les Silles :

Tel fut aussi Thalès, sage parmi les sages, illustre astronome.

Lobon d’Argos compte environ deux cents vers de sa composition, et dit qu’on grava ceux-ci au-dessous de sa statue :