Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/9

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qué les passages obscurs ; et si le texte original n’est pas toujours sorti intact de ces remaniements successifs, il est peu de difficultés du moins qui n’aient été abordées par la critique. Gassendi s’est livré à un remarquable travail d’interprétation sur le dixième livre, le plus important et aussi le plus obscur de tout l’ouvrage. Schneider, critique plus sévère et moins hasardeux, a donné sur une partie du même livre une longue et savante dissertation. En un mot, aucun effort n’a été négligé pour arriver à l’établissement et à l’interprétation du texte ; il n’est pas une phrase de l’ouvrage qui n’ait été sérieusement pesée par les historiens de la philosophie.

Malgré ces secours de toute sorte, nous ne possédons aucune version de Diogène qui puisse satisfaire la critique la moins exigeante ; et il n’y a pas lieu de s’en étonner beaucoup. L’abondance même des commentaires est un embarras ; toutes les difficultés sont loin d’être levées ; on ne peut les aborder qu’avec certaines connaissances philosophiques auxquelles paraissent avoir été étrangers les premiers traducteurs, et que leur époque d’ailleurs ne comportait pas. Aujourd’hui même, quoique les progrès des études philosophiques aient rendu la tâche plus facile, il faut quelque courage pour s’aventurer au milieu d’un sujet où l’on ne trouve, ni dans l’élévation de la pensée, ni dans l’élégance du style, aucune compensation à un stérile labeur, où le seul dédom-