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ESSAI SUR LECONTE DE LISLE

lupté de rêverie qui, au fond, correspond aux instincts de son tempérament de créole. Elle le console de ce qu’il a essuyé d’injustice au début de sa route ; elle le rejette, cette fois sans inquiétude, vers sa passion naturelle pour cette Beauté, que l’homme du moins peut atteindre. Et, puisque la condition humaine interdit, à l’esprit le plus haut, de saisir la Vérité dans son essence, puisque l’impuissance universelle à toucher le « dernier secret » est certaine, ce sera désormais, par le culte de la Beauté, que le poète cherchera, à se rapprocher du Divin.