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UN MATIN, J’AVAIS MIS LA MAIN SUR UN NUMÉRO DU " STANDARD " (p. 71)

LE CHASSEUR DE SCARABÉES


— Une curieuse aventure ? fit le Docteur. Oui, mes amis, j’ai eu vraiment une curieuse aventure. Et je n’espère pas avoir jamais la pareille, car il est contraire à tous les principes de la chance que de tels événements se produisent deux fois dans la vie d’un homme. Vous m’en croirez si vous voulez : voici, à la lettre, comment les choses se passèrent.

Je venais d’être reçu médecin, mais n’avais pas encore abordé la pratique, et je logeais en garni dans Gower Street. La numérotation de la rue a changé depuis, mais la maison que j’habitais est la seule avec une bow-window, à gauche en venant du Métropolitain. Une veuve du nom de Murchison gérait l’immeuble : elle avait pour locataires un ingénieur et trois étudiants en médecine. J’occupais une chambre sous les toits, la moins chère de toutes ; et si peu qu’elle me coûtât, c’était encore plus que je ne pouvais me permettre. Mes pauvres ressources diminuaient à vue d’œil, et je sentais plus impérieusement chaque semaine la nécessité de faire quelque chose. Cependant, je répugnais à l’exercice de la médecine, car tous mes goûts me portaient vers la science, et plus spécialement vers la zoologie, pour laquelle j’ai toujours eu un faible. J’avais presque renoncé à la lutte, et me résignais déjà aux misères de l’existence professionnelle, quand je me trouvai, dans des circonstances extraordinaires, au bout de mes indécisions.

Un matin, j’avais mis la main sur un numéro du Standard ; j’en explorais de-ci de-là le contenu, et, les nouvelles faisant défaut, j’allais jeter le journal ; mais, tout d’un coup, en tête de la colonne des annonces, mes yeux rencontrèrent les lignes suivantes :

« On demande, pour un ou deux jours, les services d’un jeune méde-