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LE TRAIN PERDU




La confession d’Herbert de Larnac — aujourd’hui détenu à Marseille sous le coup d’une condamnation à mort, — vient de jeter quelque lumière sur un forfait classé parmi les plus mystérieux du siècle, et sans précédent, je crois, dans les annales judiciaires d’aucun pays. Bien que les cercles officiels gardent en l’espèce une extrême réserve, et nonobstant le peu de renseignements fournis à la presse, certaines indications permettent de considérer les assertions du criminel comme effectivement démontrées, et d’admettre qu’une solution est enfin acquise au plus extravagant des problèmes. Comme il s’agit d’une affaire vieille de vingt ans, et dont une crise politique, en détournant à cette époque l’attention du public, ne laissa pas apparaître toute l’importance, autant vaut sans doute exposer les faits, tels qu’ils se présentent après contrôle. Nous en empruntons le détail aux articles que publièrent dans le temps les journaux de Liverpool, au dossier de l’enquête concernant John Slender le mécanicien, et aux registres mis obligeamment à notre disposition par la London and West Coast Company.

Le 3 juin 1890, un monsieur disant se nommer Louis Caratal demandait à voir M. James Bland, chef de gare de la London and West Coast Central Station, à Liverpool. C’était un homme entre deux âges, court de taille, brun, et cassé en deux com-