Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/200

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« Ce matin-là, je m’étais rendu à une plantation éloignée et dans la soirée je rentrais lentement à la maison, lorsque j’aperçus tout à coup ce qui me sembla être un paquet de vêtements tout au fond d’un profond ravin. En m’en approchant, un frisson d’horreur me glaça jusqu’aux os ; c’était la femme de Dawson, toute tailladée à coups de sabre et déjà à moitié dévorée par les chacals et par les chiens indigènes. Un peu plus loin, sur la route même, le cadavre de Dawson gisait la face contre terre ; il tenait encore à la main un revolver déchargé, et près de lui étaient étendus les corps de quatre cipayes qu’il avait tués avant de succomber lui-même. Je restais là, me demandant quel parti prendre, quand je vis une fumée épaisse s’échapper de l’habitation de Mr Abel White, tandis que des colonnes de flammes s’élançaient dans les airs. Il était donc trop tard pour aller au secours de mon maître et je n’aurais pu que risquer ma propre vie, sans la moindre utilité, en m’avançant davantage. De loin, je pouvais apercevoir des centaines de démons noirs, portant encore la veste rouge, qui entouraient la maison incendiée en dansant et en hurlant. Quelques-uns d’entre eux m’ayant signalé, une ou deux balles sifflèrent à mes oreilles. Alors je me jetai dans les