Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/213

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Allons maintenant à la poterne et moutons la garde avec Mahomet Singh. »

« La pluie tombait toujours sans discontinuer, car nous nous trouvions au commencement de la saison humide. De gros nuages, épais et sombres, obscurcissaient le ciel, et il était difficile d’y voir plus loin qu’à quelques pas. Un fossé profond s’étendait devant la porte, mais à certains endroits il était presque à sec et on pouvait le traverser facilement. J’éprouvai une sensation étrange en me trouvant là entre ces deux Indiens sauvages en train de guetter le malheureux qui accourait de lui-même au-devant de la mort.

« Tout à coup, je distinguai la lueur d’une lanterne sourde de l’autre côté de la douve. Puis cette lumière disparut derrière la levée pour apparaître de nouveau, s’avançant dans notre direction.

« — Les voici ! m’écriai-je.

« — Vous allez lui crier « Qui Vive ? » comme c’est l’habitude, Sahib, murmura Abdullah. Il faut qu’il ne puisse avoir aucune méfiance. Donnez-nous l’ordre de le mener à l’intérieur des remparts et nous lui ferons son affaire, pendant que vous resterez ici à surveiller les alentours. Tenez votre lanterne prête, afin que