Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/216

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tandis que le géant marchait derrière et ils pénétrèrent ainsi dans l’ombre formée par la voûte. Vous le voyez, la mort l’environnait déjà de toutes parts.

« Je restai en dehors avec ma lanterne, écoutant la cadence de leurs pas à mesure qu’ils s’éloignaient le long des couloirs déserts. Tout d’un coup, le silence se fit ; puis aussitôt j’entendis un murmure de voix, le bruit d’une lutte, le son de coups portés ; enfin, ce qui me fit frissonner, une course précipitée, une respiration haletante et, en levant ma lanterne, je vis le gros homme courant comme le vent, la figure traversée par une balafre sanglante, tandis que l’énorme Sikh à la longue barbe noire bondissait comme un tigre sur ses talons un poignard et la main.

« De ma vie je n’ai vu un homme courir aussi vite que ce petit marchand. Il gagnait visiblement sur le Sikh et il était clair que s’il pouvait franchir le rempart, il serait sauvé. Je sentais déjà la compassion me gagner, quand soudain la pensée du trésor vint me rendre de nouveau toute mon insensibilité. Au moment où il arrivait à ma hauteur, je lui jetai mon fusil entre les jambes et il roula deux fois sur lui-même comme un lapin qu’on boule. Avant qu’il eût pu se relever, le Sikh