Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/224

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étions libres de notre temps. J’appris alors à préparer les médicaments pour le docteur et j’acquis ainsi quelques bribes de connaissances médicales. Mais je n’avais toujours qu’une idée fixe, celle de m’évader : seulement je me trouvais à plusieurs centaines de milles de la côte la plus rapprochée, dans une région où le vent ne souffle presque jamais, et n’était-ce pas là une difficulté insurmontable ?

« Le docteur, Mr Somerton, était un jeune homme gai, bon vivant et très amateur de sport ; aussi les autres jeunes officiers se réunissaient-ils volontiers le soir chez lui, pour jouer aux cartes. La salle où je préparais mes drogues était située à côté du salon sur lequel s’ouvrait même une petite fenêtre. Bien souvent, lorsque je me sentais trop enclin à la mélancolie, j’éteignais ma lampe et je restais là à écouter leur conversation et à m’intéresser à la partie. Je suis assez joueur moi-même et je trouvais presque aussi amusant de voir jouer les autres que de tenir les cartes pour mon propre compte. Il y avait là le major Sholto, le capitaine Morstan et le lieutenant Bromley-Brovon, tous les trois officiers dans les corps indigènes, puis le docteur lui-même, et enfin deux ou trois agents du service pénitentiaire, vieux malins qui