Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

possédait, ses armes, ses dieux, etc. Il avait entre autres choses une longue lance en bambou et une natte faite avec des filaments de noix de coco. Avec ces deux objets j’organisai un mât et une voile. Pendant dix jours nous fûmes ballottés au gré des vents, comptant sur le hasard pour nous sauver, quand le onzième nous fûmes recueillis par un navire qui transportait de Singapour à Jeddah tout un convoi de pèlerins malais. C’était une réunion bien étrange, mais Touga et moi nous nous arrangeâmes pour vivre en bonne intelligence avec eux. Ils avaient d’ailleurs une excellente qualité, ils nous laissaient parfaitement tranquilles et ne nous adressaient aucune question.

« Si je vous racontais par le menu toutes les aventures que nous avons eu à traverser, mon petit camarade et moi, je crois que vous m’en voudriez fort, car le soleil levant nous retrouverait encore ici. Qu’il vous suffise de savoir que nous errâmes longtemps à travers le monde, sans jamais parvenir à atteindre Londres. Cependant je ne perdais pas un seul instant mon objectif de vue. Chaque nuit, Sholto m’apparaissait et bien des fois je l’ai tué ainsi en songe. À la fin cependant, il y a trois ou quatre ans environ, nous