Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/38

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fouetta son cheval aussitôt et nous partîmes à une allure des plus rapides.

Il faut avouer que notre situation était plutôt bizarre. Nous nous dirigions vers une destination inconnue, dans un but encore ignoré. Et cependant, ou tout cela n’était qu’une simple mystification, – hypothèse inadmissible, – ou bien notre voyage allait, selon toute apparence, être suivi des conséquences les plus sérieuses. L’attitude de miss Morstan était toujours aussi déterminée et aussi pleine de sang-froid. Je tentai de la distraire en lui racontant quelques épisodes de ma vie en Afghanistan ; mais, pour dire la vérité, j’étais moi-même si excité par l’étrangeté de l’aventure et si curieux de savoir où on nous menait que je m’embrouillais légèrement dans mes récits. Elle prétend encore aujourd’hui que je lui ai raconté une palpitante histoire où il était question d’une carabine qui vint tout à coup me regarder sous ma tente au milieu de la nuit et d’un jeune tigre rayé avec lequel je fis feu des deux coups. Au début, j’eus quelque idée de la direction que nous prenions, mais la rapidité avec laquelle nous marchions, le brouillard et mon ignorance de la topographie de Londres me firent bientôt perdre tout point de repère. Je constatai