Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/85

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« Avant qu’ils arrivent, dit Holmes, tâtez donc les bras et les jambes de ce pauvre diable. Que sentez-vous ?

— Les muscles sont raides et durs comme du bois, répondis-je.

— Parfaitement. Ils sont bien plus contractés que dans le cas d’une mort naturelle ; de plus, voyez cette figure tordue, ce sourire étrange que les anciens auteurs appellent le « risus sardonicus », et dites-moi la conclusion que vous tirez de tout cela.

— La mort est due à un poison végétal d’une violence extrême, répondis-je, à une substance comme la strychnine produisant des effets tétaniques.

— C’est bien la première idée que j’ai eue en apercevant la contraction des muscles et de la face. Aussi ai-je commencé par chercher comment le poison avait été administré et, vous l’avez vu, j’ai aussitôt découvert cette épine qui a été enfoncée ou plutôt lancée derrière l’oreille. Je dis lancée, car, regardez si la partie du crâne où elle se trouvait est juste dans la direction du trou fait dans le plafond ; et maintenant, examinez cette épine. »

Je la pris avec soin et la présentai à la lumière de la lampe. Elle était longue, pointue, noirâtre,