Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/131

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— Il est bien tôt pour parler de ces choses, fit Mac Murdo, de l’air d’un homme qui se surprend à dire plus qu’il ne voulait dire. J’ai eu mes raisons de quitter Chicago : que cela vous suffise. Qui êtes-vous pour vous permettre de me poser tant de questions ? »

Ses yeux gris, à travers le binocle, eurent un éclair de soudaine et dangereuse colère.

« Bon ! bon ! camarade ! Il n’y a pas d’offense. Quoi que vous ayez fait, nos garçons ne vous en jugeront pas plus mal. Où allez-vous ?

— À Vermissa.

— Troisième halte en descendant la ligne. Où est-ce que vous pensez vous loger ? »

Sous la lueur fumeuse de la lampe, Mac Murdo exhiba une enveloppe.

« Quelqu’un que je connaissais à Chicago m’a donné cette adresse d’une pension de famille : Jacob Shafter, Sheridan Street.

« Connais pas. Vermissa est en dehors de mon chemin. J’habite à Hobson’s Patch, où nous arrivons. À propos, un conseil avant qu’on se quitte. Pour peu que vous ayez des embêtements à Vermissa, allez au siège de l’Union, voyez le patron Mac Ginty. C’est le Maître de la loge. Il n’arrive rien ici sans qu’il y consente. Jusqu’au revoir, camarade. Peut-être se retrouvera-t-on à la loge un de ces soirs. Mais rappelez-vous mes paroles : au premier ennui, allez voir le patron Mac Ginty. »