Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/158

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« Vous avez tué cet homme ? » demanda-t-il en rendant le morceau de journal.

Mac Murdo inclina la tête.

« Quelles raisons aviez-vous pour cela ?

— J’aidais l’Oncle Sam à fabriquer des dollars. Sans doute les miens n’étaient pas d’aussi bon aloi, mais ils avaient aussi bonne apparence et revenaient moins cher. Je me servais de ce Pinto pour les mettre en circulation. Il me menaça un jour de vendre la mèche. J’ignore s’il exécuta sa menace. Je me débarrassai de lui et je gagnai en toute hâte le pays du charbon.

— Pourquoi le pays du charbon ?

— J’avais vu dans la presse qu’on n’y regardait pas trop à la qualité des gens. »

Mac Ginty se mit à rire :

« Faux monnayeur, puis assassin, vous venez chez nous dans l’espoir d’un accueil favorable ?

— C’est cela… ou tout comme.

— Vous irez loin. Mais dites-moi, vous pouvez toujours en fabriquer, de ces dollars ? »

Mac Murdo prit dans sa poche une demi-douzaine de pièces.

« En voilà, dit-il, qui n’ont jamais passé par la Monnaie de Washington.

— Est-il possible ? »

Et tenant les dollars bien étalés dans sa main énorme, velue comme celle d’un gorille :

« Je ne vois aucune différence ! fit Mac Ginty. Pardieu ! vous nous serez un frère des