Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/215

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mort pesa sur le directeur. Il se secoua, et, n’écoutant que son devoir, il aborda les intrus :

« Qui êtes-vous ? leur demanda-t-il, et que faites-vous là ? »

Pour toute réponse, l’un d’eux, fit un pas en avant et lui tira un coup de feu dans la poitrine. Stupéfaits, les mineurs ne bougèrent pas : ils semblaient paralysés. Le directeur porta la main à sa blessure et, replié sur lui-même, il s’éloignait en chancelant, quand un second coup de feu partit du groupe ; alors, il s’affaissa de côté, et on le vit se tordre de souffrance, battant des pieds, griffant le mâchefer. À ce spectacle, Manzies l’Écossais poussa un rugissement, saisit une clef d’acier, bondit vers les assassins : deux balles reçues en plein visage l’étendirent à leurs pieds. Quelques-uns des mineurs semblèrent vouloir s’élancer ; un cri rauque monta, où se mêlaient l’horreur et la colère ; mais deux des étrangers s’étant mis à décharger leurs armes sur la foule, elle se dispersa dans une fuite panique, et certains coururent d’un trait jusqu’à Vermissa pour s’enfermer chez eux. Cependant les plus braves se rallièrent ; on revint à la mine ; mais la bande s’était évanouie dans le brouillard du matin. Et il n’y avait pas un seul témoin capable de certifier en bonne foi devant un juge l’identité de ces hommes qui, sous les yeux de cent spectateurs, avaient perpétré leur double crime.

Scanlan et Mac Murdo s’en retournèrent,