Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/216

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Scanlan assez abattu, car c’était le premier meurtre qu’il eût vu commettre : il l’avait trouvé moins drôle qu’il ne croyait, et les hurlements de la veuve du directeur le poursuivaient tandis qu’il se hâtait vers la ville. Mac Murdo, plongé dans ses pensées, gardait le silence, sans laisser voir d’ailleurs aucune sympathie pour la faiblesse de son compagnon.

« C’est la guerre, répétait-il de temps en temps, la guerre entre les Compagnies et nous. Nous frappons comme nous pouvons, de toute notre force. »

Cette nuit-là, on fit bombance à la Maison de l’Union, dans le local de la loge. On n’y fêtait pas seulement le meurtre du directeur et de l’ingénieur de la Crow Hill, qui amènerait la Compagne à résipiscence et la contraindrait de subir, comme les autres Compagnies du district, la loi de terreur et de chantage. Mais la loge avait à célébrer aussi un exploit personnel, accompli hors des limites de son territoire. On sut que le délégué du comté, en même temps qu’il expédiait cinq de ses hommes pour frapper un coup à Vermissa, avait demandé que trois hommes de Vermissa fussent secrètement choisis et envoyés pour tuer William Hales, de la Royal Stokes, William Hales était l’un des propriétaires de mine les plus connus et les plus populaires du district de Gilmerton. On n’aurait pas supposé qu’il eût un ennemi au monde, car il était un patron modèle. Il n’exigeait qu’une chose, la conscience