Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/25

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raisons de le croire. Je vois une quantité de fils ténus convergeant plus ou moins directement vers le centre de la toile que tisse le monstre venimeux et immobile. Je ne fais mention du Greuze que parce qu’il entre dans vos moyens d’observation.

— Ce que vous me dites n’est pas seulement captivant, monsieur Holmes, c’est merveilleux. Mais permettez-moi d’y voir un peu plus clair. De quoi l’accusez-vous ? D’être un faussaire ? un faux monnayeur ? un voleur ? D’où pensez-vous qu’il tire l’argent ?

— Avez-vous lu l’histoire de Jonathan Wild ?

— Ma foi, il me semble avoir entendu ce nom… Quelque personnage de roman, n’est-ce pas ? J’ai peu de goût pour les détectives de roman. Ils font des tas de choses, mais sans jamais laisser voir comment ils s’y prennent. Très joli, tout ça ; pas sérieux.

— Non, Jonathan Wild n’était ni un personnage de roman ni un détective. C’était un maître criminel, qui vivait au siècle dernier, vers 1750.

— Alors, je n’ai rien à en tirer. Je suis un homme pratique.

— Monsieur Mac, la chose la plus pratique que vous pourriez faire, ce serait de vous enfermer trois mois pour lire, douze heures par jour, les annales du crime. Tout vient par cycles, même le professeur Moriarty. Jonathan Wild était la force cachée des malfaiteurs de