Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/255

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— Non.

— Mais un meurtre ?

— Bien sûr.

— Moi aussi. Ces damnés Écumeurs, ces monstres altérés de vengeance.

— Non, non, cher monsieur, non, dit Holmes. Ceci trahit une main magistrale. Pas de fusil à canon écourté, pas de revolver qui manque son homme. On reconnaît un maître à sa manière, et quand il y a quelque part du Moriarty j’ai garde de m’y tromper. Cette fois, le coup n’est point parti d’Amérique, mais de Londres.

— Qu’est-ce qui vous le fait croire ?

— C’est qu’il a été commis par un homme qui n’a pas le droit de ne pas être infaillible, car sa situation, qui est unique, repose sur le fait qu’il doit réussir tout ce qu’il entreprend. Une grande intelligence et une puissante organisation se sont appliquées à la perte d’un homme. Sans doute, prendre un marteau pour casser une noisette, c’est pousser l’énergie à l’absurde, cela tient de l’extravagance ; mais enfin, la noisette est cassée.

— Comment l’individu dont vous parlez a-t-il pu se trouver mêlé à cette affaire ?

— Je sais seulement une chose, c’est que le premier mot m’en a été dit par un de ses lieutenants. Nos Américains se sont conduits en gens avisés : transportant leurs opérations en Angleterre, ils ont fait ce qu’aurait pu faire n’importe quel criminel : ils ont lié à leur