Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/27

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— C’est, effectivement, très singulier. Mais qu’en concluez-vous ?

— Que le professeur ne veut pas qu’on jase sur sa situation financière, qu’il tient à n’en rien laisser savoir à personne. Pour moi, cet homme a vingt comptes en banque, et le principal de sa fortune se trouve à l’étranger, dans les coffres de la Deutsche Bank ou du Crédit Lyonnais. Quand vous aurez un ou deux ans de loisirs, étudiez donc le professeur Moriarty, je vous le recommande. »

Petit à petit, à mesure que se poursuivait la conversation, Mac Donald se laissait absorber jusqu’à perdre de vue l’objet de sa visite. Mais il avait l’esprit positif du bon Écossais, il ne tarda pas à se reprendre.

« J’ai le temps d’y songer, dit-il. Vos intéressantes anecdotes nous éloignent de notre chemin, monsieur Holmes. Ce qui compte, c’est qu’il vous paraît y avoir une connexité entre le professeur et le crime ; cela ressortirait du message de votre Porlock. Ne pourrions-nous pas, pour nos besoins immédiats, pousser plus loin nos conjectures ?

— Nous pouvons former certaines hypothèses relativement aux mobiles du crime. Autant que j’en juge par vos déclarations, l’assassinat serait, pour le moment, inexplicable, ou, du moins, inexpliqué. Supposé que l’instigateur en soit celui que nous connaissons, je vois s’imposer à l’examen deux sortes de mobiles. Mais d’abord, sachez ceci : Moriarty