Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/67

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mine au lieu dénommé Benito Cañon. L’entreprise marchait à souhait ; néanmoins, Douglas avait vendu tout d’un coup et pris le bateau pour l’Angleterre. À quelque temps de là, Barker ayant réalisé de son côté pour venir vivre à Londres, leur amitié s’était renouée. Barker avait eu l’impression d’un danger planant sur la tête de Douglas ; il s’était toujours expliqué par un sentiment de juste crainte ce brusque départ de Californie, cette retraite au fond d’une campagne anglaise. Sans doute quelque société secrète poursuivait Douglas d’une haine implacable et n’aurait de cesse avant de l’avoir tué. Certains propos de son ami avaient concouru à lui donner cette idée, bien que jamais Douglas ne fût allé jusqu’à lui dire quelle était la société en question, ni quels torts il avait envers elle. Barker présumait que l’inscription de la carte n’était pas sans rapport avec tout cela.

« Combien de temps avez-vous passé avec Douglas en Californie ? demanda l’inspecteur Mac Donald.

— Cinq ans.

— Il vivait avec vous, en célibataire ?

— Il était veuf.

— Avez-vous jamais su d’où venait sa première femme ?

— Non. Je me rappelle avoir entendu dire qu’elle était Suédoise, et j’ai vu son portrait. C’était une femme très belle. Elle mourut