Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/69

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lieu de sa destination. On se rendait compte qu’ils ne lui voulaient pas du bien.

— Étaient-ce des Américains ? des Californiens ?

— Des Californiens, je ne sais ; mais des Américains sans nul doute, et d’une catégorie mal définie ; en tout cas, pas des mineurs. Je fus heureux de leur voir les talons.

— Il y a de cela six ans ?

— Presque sept.

— De sorte que, votre société avec Douglas en Californie ayant duré cinq ans, l’affaire remonte à onze ans pour le moins ?

— Le calcul me paraît juste.

— La haine qu’on lui portait devait être profonde et tenir à de graves motifs pour n’avoir pas désarmé dans un si long temps ?

— Elle le préoccupait sans cesse. Je crois qu’elle jeta une ombre sur toute sa vie.

— Mais ne vous semble-t-il pas qu’un homme qui sentirait sur lui un danger constant réclamerait la protection de la police ?

— Peut-être s’agissait-il d’un danger contre lequel il n’existait aucun moyen de protection. Apprenez une chose : Douglas sortait toujours armé. Son revolver ne quittait pas sa poche. La malchance voulut la nuit dernière qu’il fût en robe de chambre et n’eût pas son arme sur lui. Une fois le pont remonté, il était tranquille.

— Je tiendrais à éclaircir la question des dates, fit Mac Donald. Il y a six ans que Douglas