Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/93

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avant qu’il ait gagné du terrain. Jusque-là, n’est-ce pas, nous restons dans les limites du possible ?

— Mon Dieu, oui, si vous voulez, dis-je avec quelque réserve.

— Rappelons-nous, Watson, que, quoi qu’il ait pu arriver, il n’a pu rien arriver que d’extraordinaire. Et là-dessus, pour en revenir à notre hypothèse, Mrs. Douglas et Barker, qui ne sont pas nécessairement coupables, s’aperçoivent, le meurtrier parti, qu’ils se sont mis dans une situation où il leur sera malaisé de prouver qu’ils n’ont pas accompli ou favorisé le crime. Ils avisent rapidement, et maladroitement. Pour marquer le chemin que le meurtrier a pris en fuyant, Barker imprime sur l’appui de la fenêtre la semelle ensanglantée de sa pantoufle. Lui et Mrs. Douglas ont seuls entendu le coup de feu, de sorte qu’ils n’ont donné l’alarme que quand il leur a plu, après une bonne demi-heure.

— Tout cela, comment vous proposez-vous de le démontrer ?

— S’il y a un étranger dans l’affaire, on pourra suivre sa piste et l’arrêter : ce serait la plus effective des preuves. S’il n’y en a pas… eh bien, la science n’a pas encore, il s’en faut, épuisé ses ressources. Je crois qu’il me serait fort utile de passer tout seul une soirée dans le cabinet de travail.

— Une soirée tout seul ?

— Je retourne dans un instant au manoir.