Page:Doyle - Le Monde perdu.djvu/107

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troublaient seuls la paix profonde de la forêt. Lord John reprit :

— Vous l’avez échappé belle, mon garçon ! Sans la capture de ces Indiens, qui fait qu’ils vous ont oublié, ils n’auraient pas manqué d’aller vous cueillir au camp. Car vous aviez raison de le dire, ils nous observaient depuis le premier jour, du haut de l’arbre ; et ils savaient donc parfaitement que vous manquiez. Mais ils ne songeaient plus qu’à leur nouvelle prise ; si bien qu’au lieu d’un groupe de singes c’est moi qui suis tombé sur vous ce matin. Quel cauchemar que tout ceci, bon Dieu ! Quelle affaire ! Vous vous rappelez cette grande masse de bambous aigus, en bas, à l’endroit où nous trouvâmes les débris de l’Américain ? Elle est située juste au-dessous de la ville des singes. Ils y précipitent leurs prisonniers. Si nous regardions à cet endroit, nous y découvririons des monceaux de squelettes. Ils ont, à l’extrémité du plateau, une espèce de champ de parade où ils s’assemblent comme pour une cérémonie. Ils forcent leurs captifs à sauter l’un après l’autre dans le vide ; l’intérêt du jeu consiste à savoir si les malheureux se fracasseront sur le sol ou s’embrocheront


UN SOSIE INATTENDU

Le vieux chef des hommes-singes se plaça debout à côté de Challenger. On les eût dit de la même famille. (Page 680, col. 2.)